L’année 2016 réserve quelques surprises au chroniqueur d’art musical avec les anniversaires de naissance de deux musiciens se commémorant deux jours successifs, mais avec 250 ans de décalage: Johann Froberger et Erik Satie. Et la diversité du talent musical de ces compositeurs mérite bien que l’on évoque à leur sujet le titre d’une chanson d’Édith Piaf, Musique à tout va.
Johann Froberger
On commémore donc cette année le 400e anniversaire de naissance de ce musicien allemand né à Stuttgart (duché de Wurtemberg) le 18 mai 1616. Son père, Basilius (1575-1637), d’abord ténor à la chapelle ducale à Stuttgart, y était devenu maître de chapelle en 1621, et plusieurs de ses enfants y travaillaient également. Johann a pu bénéficiera d’une formation musicale familiale.
Vers 1634, Johann Froberger se rend à Vienne et on le retrouve en 1637 organiste à la cour de Ferdinand III, empereur des Romains (1578-1657). Il passa plusieurs années à Rome, de 1637 à 1641, pour étudier avec Frescobaldi, compositeur, claveciniste et organiste.
Par après, il voyagea en Europe, séjournant à Dresde, en Allemagne (1649-50), à Bruxelles (1650) et à Paris (1652) où il rencontre Jacques Champion de Chambonnières, compositeur et claveciniste, Louis Couperin, compositeur, Denis Gaultier, luthiste et compositeur. Ensuite il se rend à Londres dans un bateau attaqué par des pirates qui le dévalisent.
En 1653, on le retrouve à Vienne. En 1654 il déplore la mort du fils de l’empereur dans Lamento sopra la dolorosa perdita della Real Mstà de Ferdinando IV, Rè de Roman. Il est renvoyé de la chapelle royale le 30 juin 1657 après la mort de Ferdinand III, son protecteur. Froberger quitte Vienne pour revenir à la cour du duc de Wurtemberg, qui est tué dans un accident de chasse.