Depuis que j’écris dans ces pages, j’ai eu l’occasion de traiter de plusieurs difficultés de la langue française. Mais il me semble que je ne me suis jamais vraiment arrêté sur la question de ces lettres qui donnent du fil à retordre lorsque vient le temps d’écrire correctement certains mots. Je parle des lettres muettes, qui se trouvent généralement à la fin d’un mot et qui nous obligent à l’écrire en tenant compte d’une embûche. Une autre…
Les consonnes muettes font en sorte que la forme écrite n’a parfois rien à voir avec sa prononciation. Ces lettres sont présentes principalement pour des raisons étymologiques, ce qui fait dire à plusieurs auteurs qu’elles constituent une des plus importantes difficultés de la langue française.
Souvent, les lettres muettes passent inaperçues dans des mots archiconnus. On sait tous comment écrire des mots comme chaud, nord, pied, froid, jamais, bras, cours, toujours, vous, jus, outil, nez, loup ou aéroport. Mais il y a bien d’autres mots dont l’orthographe cause parfois quelques mots de tête.
Les lettres muettes les plus fréquentes en fin de mot sont le d, le s, le t et le x. On pourrait aussi ajouter la lettre r pour les verbes du premier groupe à l’infinitif qui se terminent par er. On ne dit pas «parlère», mais bien «parler». Ce qui n’est pas le cas des verbes en ir, où il est absolument nécessaire de prononcer le r.
Avec la lettre «d», on n’a qu’à penser à des mots qui se terminent par «and», par «ard», par «aud», par «ond» ou par «ord». La liste est longue: brigand, goéland, gourmand, banlieusard, bavard, brouillard, canard, clochard, corbillard, épinard, foulard, regard, traquenard, costaud, crapaud, échafaud, blond, fécond, moribond, nauséabond, plafond, profond, accord, fjord, record…