Comment le moustique survit au choc d’une goutte de pluie

On serait tenté de croire que le moustique ne fait pas le poids lors d’une averse avec des gouttes de pluie 50 fois plus lourdes que lui...
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Publié 13/11/2021 par Laurie Noreau

On serait tenté de croire que le moustique ne fait pas le poids lors d’une averse. Un être qui ne fait que 2 maigres milligrammes doit «affronter» des gouttes de pluie qui pèsent plus de 100 milligrammes.

N’en déplaise à ceux qui espéraient cet été un répit des maringouins lors des jours pluvieux, ces petits insectes semblent littéralement se glisser entre les gouttes de pluie.

Comme un rhinocéros

La force de l’impact sur le moustique équivaut à un rhinocéros qui foncerait sur un être humain. On le comprendrait de vouloir se mettre à l’abri lorsqu’il sent venir l’averse.

Il est vrai que plusieurs, sinon la plupart, des insectes évitent de sortir lors des journées de grisaille.

Et pas juste les insectes: c’est même le cas des chauves-souris, qui doivent déployer deux fois plus d’énergie pour voler sous la pluie battante.

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Mais il s’avère que le moustique téméraire réussit à voler. Comment survit-il à un tel impact?

Trajectoire chaotique du moustique

Si la goutte touche ses ailes ou ses pattes, il peut compter sur une couche cireuse et imperméable qui repousse l’eau en la faisant glisser sur ses membres. Il reprend donc sa route en quelques millisecondes.

Cependant, si la goutte atteint son corps, il doit adopter une autre stratégie pour éviter d’être écrasé sous son poids.

Quand la goutte le percute, il se laisse entraîner vers le sol sur une distance qui équivaut environ à 20 fois sa taille afin d’absorber le choc. Il s’extirpe ensuite de la goutte pour reprendre son vol.

Sa trajectoire est certes chaotique, mais cela lui permet de se déplacer même par mauvais temps.

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Une accélération mortelle

Conséquence de cette dernière stratégie qui réduit la force de l’impact sur son corps, il doit toutefois supporter une accélération qui, chez nous, serait qualifiée de surhumaine.

En effet, lorsque la goutte de pluie le percute, cette «chute» vers le bas se produit avec une force équivalant à 300 fois la force de gravité. C’est ce qu’on appelle la force g.

À titre comparatif, les pilotes d’avion s’entraînent pour supporter une accélération allant jusqu’à 9 g (1 g étant la force normale à laquelle nous sommes soumis quand nous avons les deux pieds sur Terre). Subir le même sort que le moustique entraînerait la mort chez l’être humain.

Le secret du moustique se trouve dans son exosquelette: une cuirasse, assez résistante pour protéger ses organes internes et lui permettre de survivre.

Le moustique a l’avantage d’être léger

Enfin, son faible poids lui confère également un avantage.

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Bien que le moustique et la goutte de pluie aient sensiblement la même taille (environ 3 mm pour le moustique), l’insecte est beaucoup plus léger et il ne ralentit pas la goutte dans sa descente.

Cela veut dire qu’au lieu d’éclater sur le corps du moustique, la goutte va se déformer légèrement et continuer sa chute sans entrave.

Paradoxalement, la chute du moustique pour absorber le choc, sa capacité d’accélération et son faible poids sont trois atouts qui lui servent parce qu’il est en vol pendant l’averse. S’il avait été sur le sol, il aurait sans doute été écrasé par l’impact direct d’une goutte de pluie.

Auteur

  • Laurie Noreau

    Journaliste à l'Agence Science-Presse, média indépendant, à but non lucratif, basé à Montréal. la seule agence de presse scientifique au Canada et La seule de toute la francophonie qui s'adresse aux grands médias plutôt qu'aux entreprises.

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