Molière reste d’actualité

Le Bourgeois gentilhomme des Anciens de l'Université de Toronto

Monsieur Jourdain interprété par François-Michel Pellequer.
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Publié 24/04/2017 par Lila Mouch

La troupe des Anciens de l’Université de Toronto s’est attaquée au Bourgeois gentilhomme, les 21 et 22 avril au théâtre George Ignatieff. Mise en scène par la prof Paulette Collet, fondatrice de la troupe en 1969 (!), cette pièce de Molière raconte l’histoire de M. Jourdain, un riche bourgeois dont l’obsession est d’appartenir à la noblesse. Mais c’est aussi l’histoire de la fille de M. Jourdain, Lucile, que son père veut marier à un noble.

La pièce conteste le bien-fondé des appartenances sociales;  on peut donc encore la qualifier de contemporaine!

Certains acteurs sont francophones et d’autres francophiles, le plus jeune a 18 ans et étudie actuellement à l’Université de Toronto. Ce sont des comédiens amateurs qui jouent également en famille: avocats, professeurs, retraités ou fonctionnaires. Ils se retrouvent chaque printemps autour de Paulette Collet pour produire une pièce du répertoire classique. Chacun la main à la pâte: au guichet, dans la création de costumes, etc.

Choix facile

Paulette Collet a enseigné pendant presque 30 ans. «J’aime beaucoup le théâtre, c’est aussi de la pédagogie, et j’aime enseigner, j’apprends notamment la diction», dit-elle à L’Express.

«Nous avons joué dans les écoles secondaires, mais nous avons des limites. Dans un premier temps, nous n’avons pas de subventions», souligne la metteure en scène. «Il y a aussi certains grands rôles qui ne peuvent pas être joués et qui nécessitent une expertise du jeu théâtral, bien au-delà de l’amateurisme.»

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Ce fut un choix facile que celui du Bourgeois gentilhomme.  Ce texte «plaît à plusieurs niveaux, que ce soit avec la danse et la musique. Ce qui est notable, c’est que le français dans cette pièce est moins compliqué que dans d’autres pièces d’autres auteurs, et d’ailleurs moins difficile que certains textes de Molière.»

Paulette Collet est très attachée à l’auteur emblématique qu’est Molière: «tout me plaît dans Molière, si vous savez lire Molière, tout est écrit, tout est fait pour que l’acteur sache le jouer».

Difficile d’évoluer

Même si, Jean Baptiste Poquelin alias Molière était un dramaturge du 18e siècle, ses compositions ont une étrange portée et résonance aujourd’hui.

Selon Mme Collet, «pour Molière, il ne fallait pas sortir de sa classe sociale; à ce titre, il condamne le bourgeois». À travers le Bourgeois gentilhomme, «il fait passer un message: celui d’un père qui ne devrait pas forcer sa fille à se marier avec quelqu’un qu’elle n’aime pas. Même s’il exposait des problèmes qui n’existent plus, le public peut y trouver du sens.»

«Il faut que les gens apprécient la grandeur de Molière. Je veux mettre sur scène une œuvre qui défie le temps.»

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«Les gens ne changent pas. Molière montre aussi cet aspect-là. À la fin, la morale est peut-être de montrer que M. Jourdain restera le même homme. Dans la majeure partie des pièces de Molière, les protagonistes n’ont pas vocation à changer.»

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