La majorité libérale à l’Assemblée nationale du Québec a adopté cette semaine son projet de loi sur la «neutralité religieuse de l’État» qui prévoit, entre autres, que les services publics provinciaux et municipaux devront être «offerts et reçus» à visage découvert.
Les oppositions péquiste, caquiste et solidaire ont voté contre, dans le cas des deux premières parce que la future loi n’irait pas assez «loin» ou manquerait de «mordant». En Ontario, sur la scène fédérale et dans la plupart des grands médias anglophones, on s’est plutôt inquiété des «libertés religieuses» bafouées…
Minimum
Selon moi, c’est un minimum que de s’attendre, en tant que citoyen, à ce que les fonctionnaires qui vous accueillent à un guichet, le personnel des écoles, des hôpitaux, du système judiciaire, le fassent à visage découvert (c’est-à-dire, soyons clairs, sans niqab ou burqa, mais aussi sans masques, maquillages, ou autres tenues vestimentaires ou accessoires offensants, ce qui couvre une foule de symboles religieux, politiques ou culturels).
Rappelons qu’un juge ontarien a été réprimandé pour avoir porté au tribunal une casquette rouge «Make America Great Again», à la blague, le lendemain de l’élection américaine en novembre 2016. Je ne vois pas, franchement, en quoi la liberté d’expression des opinions politiques serait moins importante que celle des croyances religieuses.
Bravo, donc, pour les services «offerts» à visage découvert (par les employés et représentants de l’État).