Avant de commencer à lire Le courage de ses convictions, l’autobiographie de Thomas Mulcair qui vient de paraître aux éditions Michelle Tisseyre (et avec l’assistance de celle-ci) en ce début de campagne électorale fédérale, je ne me demandais pas tant «quelles convictions?» que «quel courage?».
Car, si on sait déjà où se situe le Nouveau Parti Démocratique sur l’échiquier politique (à gauche: pour un rôle accru de l’État dans les affaires de tout le monde), on sait aussi que répondre «oui» à toutes les demandes de financement et d’intervention ne requiert aucun courage. C’est dire «non» (dépenser judicieusement, pas plus qu’on peut taxer) qui est plus difficile.
D’entrée de jeu (littéralement: dans le premier paragraphe de la première page), Thomas Mulcair écrit qu’ayant passé presque toute sa vie privée et publique au Québec, «les Québécois me connaissent. Ils savent où je me situe en ce qui concerne la plupart des enjeux».
C’est certainement là une petite vanité qu’entretiennent plusieurs politiciens que de se croire plus connus du grand public qu’ils ne le sont en réalité. Car, non, ni les Québécois, encore moins les autres Canadiens, savent exactement où se situe Thomas Mulcair sur la plupart des enjeux, surtout qu’il a été ministre libéral provincial avant de passer au NPD fédéral.
Et si cette autobiographie jette un éclairage intéressant sur ses origines et sur son parcours professionnel et politique, – et, oui, sur certaines de ses convictions et priorités – on en sort pas beaucoup plus avancé sur les changements qu’apporterait le gouvernement néo-démocrate que nous prédisent les sondages en vue du scrutin (encore lointain) du 19 octobre.