Miró à Québec : événement rare

Visite au MNBAQ.
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Publié 09/06/2019 par Gabriel Racle

Une exposition consacrée à Joan Miró, peintre reconnu mondialement, se tient en primeur sur le continent nord-américain, du 30 mai au 8 septembre 2019, au Musée national des beaux-arts du Québec.

Miró à Majorque. Un esprit libre. présente plus de 150 peintures, sculptures et œuvres sur papier, dont plusieurs toiles grand format. Cette première exposition de Miró au Québec en plus de 30 ans est rendue possible grâce à un partenariat avec la Miró Mallorca Fundació.

Comme l’indique le titre de l’exposition, les œuvres choisies se concentrent sur la période où l’artiste vivait à Majorque, y créant plus du tiers de l’ensemble de son œuvre en 25 ans. Quatre grands thèmes du travail de Miró jalonnent l’exposition dans les quatre salles temporaires du pavillon Pierre Lassonde du MNBAQ.

Maquette pour Gaudl XII, vers 1975, p. 58.

Étincelle

Miró n’est pas un inconnu pour les lecteurs de L’Express puisqu’un article lui a déjà été consacré il n’y a pas si longtemps. La conception que cet artiste se fait d’une œuvre picturale, dans ce qu’il appelle un «dialogue avec la matière», peut sembler étrange ou révolutionnaire, selon l’idée que l’on se fait d’un tableau.

«Pour moi, dit-il, un tableau doit être comme des étincelles. Il faut qu’il éblouisse comme la beauté d’une femme ou d’un poème.» Et il n’est donc guère surprenant que l’on dise de lui, parmi de nombreux qualificatifs élogieux, qu’il est «le plus grand inventeur de formes au XXe siècle».

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Peinture non datée, huile et acrylique sur toile, p. 80.

Art et tourisme

L’article concernant Miró était publié à l’occasion d’une exposition qui se tenait à Paris. Mais voilà que, grâce au MNBAQ, des œuvres de ce peintre célèbre sont à proximité et facilement visibles. Sans parler des autres richesses artistiques de la ville de Québec qui rendent une visite dans cette ville toujours agréable.

Et, pour ce qui est de l’artiste peintre Miró, rien ne vaut de voir directement ses réalisations, même si des ouvrages d’art en rendent compte visuellement. Un tableau est conçu et réalisé par un artiste pour être vu, comme l’est un spectacle. Un tableau n’est pas une œuvre morte, il scintille.

Sans titre, huile sur toile, 1978, p. 105.

150 oeuvres

On ne peut donc que profiter de la possibilité offerte de voir le travail artistique de Miró, un événement rare au Canada. Et ce sont 150 œuvres qui sont ainsi présentées. Miró crée à partir de ses rêves éveillés ou non et nous permet de découvrir son surprenant talent.

«Il transforme ainsi le monde avec une apparente simplicité de moyens, qu’il s’agisse d’un signe, d’une trace de doigt ou de celle de l’eau sur le papier, d’un trait apparemment fragile sur la toile, d’un trait sur la terre qu’il marie avec le feu, d’un objet insignifiant assemblé à un autre objet.»

Miró se lance dans d’étonnants rapprochements qui établissent ce dialogue avec la matière qui caractérise son art. Il associe des formes et des couleurs insolites en créant ce que l’on a appelé «un univers constellé de métamorphoses poétiques» qui surprend et «réenchanter notre monde».

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Timbre commémoratif français 1974.

Miró s’exprime

«J’estime que la peinture de chevalet n’est qu’une chose expérimentale, une chose de laboratoire par laquelle il est nécessaire de passer mais qui doit nous amener beaucoup plus loin», a déjà dit le peintre.

«Je signe mes toiles mais je les signe derrière, pas devant, pas sur la surface peinte. Peindre est une chose anonyme, impersonnelle. Les fresques romaines n’ont pas été signées par leurs auteurs, les pyramides d’Égypte non plus.»

«Jamais [je ne travaille] à partir d’une toile qui sort de chez le marchand de couleurs. Je provoque des accidents, soit en nettoyant les brosses, soit en faisant une tache de couleur, ou une forme, n’importe quel accident. […] Un point de départ, un choc. Je pars toujours du choc.»

Joan Miró (1893-1983)

Bleu

Si l’on parcourt l’ensemble des œuvres de Miró, et même s’il utilise une diversité de couleurs, il semble bien que le bleu est sa couleur préférée, qui couvre parfois tout le fond d’un tableau.

Le bleu, peut-on lire sur Internet, couleur du ciel et de l’eau symbolise l’infini, le divin, le spirituel. Il invite au rêve et à l’évasion spirituelle. Par extension, il évoque la paix, le calme, la volupté.

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Faudrait-il parler de Miró et de ses rêves bleus? Cette superbe exposition permet à ses visiteurs ‘en juger. Et ceux-ci n’oublieront pas de se procurer le catalogue souvenirs avant de partir Chaque page de ce magnifique ouvrages reproduit une œuvre en souvenir d’une visite exceptionnelle.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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