Med Hondo, un des pères fondateurs du cinéma africain moderne, sera à Toronto pour présenter quatre de ses films, lors de la rétrospective The Indocile Image: The cinema of Med Hondo, qui débutera ce jeudi 4 août avec la projection au TIFF Bell Lightbox, d’une toute nouvelle copie 35mm de son premier film, Soleil O.
Un précurseur et fondateur
Né en Mauritanie en 1936, Mohamed Medoun (Med) Hondo émigre tout d’abord en Algérie, puis arrive en France en 1959, ou il pratiquera plusieurs petits métiers, découvrira la société française et fera l’expérience du racisme et du post colonialisme avant de s’intéresser au théâtre puis au cinéma.
D’abord acteur, puis assistant réalisateur, Hondo, depuis considéré comme un des maîtres fondateurs du cinéma africain, réalise ses deux premiers courts-métrages, Ballade aux sources et Partout ou peut-être nulle-part, puis son premier long, Soleil d’O, qui sera encensé et récompensé à Cannes et Locarno.
Les thèmes de ces trois oeuvres seront récurrents dans la carrière et la filmographie du réalisateur, dont le but avoué a toujours été de créer un cinéma africain indépendant, tant dans le fond que dans la forme, demeurant conscient de son influence sur son continent d’origine, et ce malgré les difficultés politiques, culturelles et économiques présentes: passé historique de l’esclavage, héritage du colonialisme, néocapitalisme ainsi que la corruption omniprésente au sein des élites panafricaines et le manque de vision globale des dirigeants, etc.
Hondo a produit et réalisé une douzaine de films, majoritairement de manière indépendante, finançant ceux-ci par ses émoluments parallèles en tant qu’acteur, professeur, journaliste, écrivain, et grâce à un assortiment d’investisseurs privés africains fidèles à sa cause.