MBAC : des trésors impressionnistes qui viennent de loin

impressionnisme
Le bâtiment d'origine du musée danois d'Ordrupgaard dans le parc de Jægersborg, dans la banlieue nord de Copenhague.
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 12/08/2018 par Gabriel Racle

Le Musée des beaux-arts du Canada (MBAC) à Ottawa offre à ses visiteurs une exposition exceptionnelle jusqu’au 9 septembre 2018. Elle permet de voir et d’admirer des œuvres d’art qui viennent de loin: du musée danois d’Ordrupgaard, situé dans la banlieue nord de la capitale Copenhague.

L’exposition s’intitule Trésors impressionnistes et elle présente des chefs-d’œuvre de ce célèbre musée provenant de sa collection remarquable d’œuvres des plus grandes figures de la peinture française du XIXe siècle.

impressionnisme
Jean-Baptiste Camille Corot, Le pont de Mantes (détail), v. 1850-1854, huile sur toile, Ordrupgaard, Copenhague, p. 17

La collection Wilhelm Hansen

C’est un homme d’affaires danois, Wilhelm Hansen, qui s’est enrichi dans les assurances, mais qui état aussi grand amateur d’art, qui a constitué la collection dont proviennent les pièces exposées au MBAC.

Au début du XXe siècle, dès 1919, Wilhelm Hansen a commencé à acquérir douze tableaux de chacun des principaux artistes français du début du modernisme, pour créer un aperçu cohérent de cette époque.

La collection ainsi formée – qui comprend des œuvres de la France et du Danemark du XIXe siècle au début du XXe siècle – est maintenant considérée comme l’un des plus remarquables et des plus beaux aperçus de l’art impressionniste et postimpressionniste de l’Europe.

Publicité
impressionnisme
Paul Gauguin, Les arbres bleus. Vous y passerez, la belle, 1888, p. 100.

Les Hansen accueillaient des visiteurs un jour par semaine pour partager leur passion avec le public. Pour simplifier la suite de l’histoire de cette collection, on peut dire que les Hansen ont, avant leurs décès successifs, légué la résidence et la collection d’art à l’État danois, et en 1953, Ordrupgaard est devenu un musée.

Ce musée est en ce moment en rénovation et il est donc fermé. Mais une partie de sa collection est en tournée et le Musée des beaux-arts du Canada a été choisi comme seul arrêt nord-américain. C’est donc bien une occasion unique de voir un ensemble de tableaux visible normalement au Danemark seulement.

L’impressionnisme

Le mot clé de cette exposition étant le terne impressionnisme, il est peut-être bon de rappeler l’origine de ce mot. C’est en France qu’a lieu la naissance du mouvement impressionniste, tant sur le plan de l’art que de sa désignation.

Le 15 avril 1874 s’ouvre à Paris la première exposition d’un groupe de peintres qui se sont affranchis des règles de l’académisme conventionnel en vigueur dans les comités officiels de sélection.

impressionnisme
Édouard Manet, Corbeille de poires, 1882, p. 63.

À cette époque, c’est l’Académie royale de peinture et de sculpture, fondée par Louis XIV, qui détermine les règles artistiques qu’il faut suivre. Le groupe des peintres novateurs veut s’éloigner de la rigidité académique et traduire au contraire la vie perçue dans la réalité du moment, même éphémère, qui laisse une impression qui se traduise sur leurs toiles.

Publicité

Mais le public est scandalisé par les tableaux de ces peintres révolutionnaires.

Monet présente un tableau intitulé Impression, soleil levant. Par dérision, le journaliste Louis Leroy du Charivari qualifie ce tableau d’impressionniste, un mot que les intéressés et la critique ont retenu.

Et c’est ainsi qu’a commencé l’histoire de l’impressionnisme en France, jusqu’au néo-impressionnisme et au postimpressionnisme.

impressionnisme
Un rayon de soleil dans le salon par Vilhelm Hammershøi (1910), MBAC.

Une grande fresque photographique

Dès leur entrée dans la salle d’exposition, les visiteurs sont accueillis par une grande fresque photographique. Il s’agit d’une photo historique montrant l’une des pièces d’Ordrupgaard, la résidence des Hansen. On peut y voir, sur les murs, les chefs-d’œuvre décorant la pièce, dont certains figurent dans l’exposition du MBAC.

La collection des Hansen représente beaucoup plus que l’impressionnisme – certains tableaux remontent au début du XIXe siècle.

Publicité
Impressionnisme
Prunier en fleurs Éragny, par Camille Pissarro (1830–1903)), p.72.

La première partie de l’exposition comporte 60 peintures françaises, suivies de 16 œuvres de l’âge d’or du Danemark, ainsi que Un rayon de soleil dans le salon de Vilhelm Hammershøi (1910), peintre danois hors norme, qui appartient au MBAC. Pour mieux représenter l’évolution artistique, la présentation des deux volets de l’exposition respecte généralement l’ordre chronologique.

L’exposition du musée Ordrupgaard est d’une surprenante variété. Les paysages dominent, une quarantaine, accompagnés de portraits, de natures mortes, de scènes citadines, exécutés par de grands artistes, des femmes ou des hommes, qui affichent de styles personnels et des goûts différents, ce qui rend la visite très intéressante.

De plus, les cadres dorés et ouvragés, de véritables œuvres d’art eux aussi, contrastent avec les murs monochromes auxquels ils sont accrochés.

impressionnisme
Catalogue, relié, 25×29 cm, très nombreuses illustrations, 144 pages. La couverture représente: Alfred Sisley, Usine sur les bords de Seine (1873).

Livre d’art

Un précieux document accompagne cette exposition, un livre d’art ou catalogue des œuvres exposées. Pour les visiteurs, ce livre en format paysage est un souvenir de leur passage au MBAC, et la possibilité de revoir les tableaux une fois encore.

Pour celles et ceux qui n’ont pu voir les œuvres réelles, c’est une façon agréable et utile de découvreur ces remarquables tableaux.

Publicité

Sur les 144 pages de ce livre, 87 reproduisent des tableaux des grands peintres en pleine page, avec une bonne qualité, ce qui permet de les examiner en détail. Ce livre d’art ne peut qu’enrichir les bibliothèques publiques ou privées, par son apport artistique unique.

Cet ouvrage est en vente au prix de 25 $ à la Boutique du Musée et en ligne sur AchatsMBAC.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur