Mauvaise année pour les citrouilles

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La récolte 2025 de citrouilles est plus modeste. Photo: l-express.ca
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Publié 26/10/2025 par Jean-Marc Dufresne

Cendrillon serait déçue: cette année, les citrouilles sont si petites que son carrosse serait probablement un scooter.

Les producteurs maraîchers blâment l’été anormalement chaud et sec. 2025 ne passera probablement pas à l’histoire pour le record de la citrouille la plus grosse.

«C’est définitivement une récolte très pauvre», commente Matt Kelly, copropriétaire du verger Cannamore à Crysler, dans l’Est ontarien. «On en cultive habituellement sur quatre ou cinq acres, mais cette année a été très mauvaise.»

Sa place au soleil

Normalement, les feuilles des plants de citrouilles poussent et finissent par supplanter les herbages dans le champ.

Or, avec la sécheresse, les plants ont mis trop de temps à atteindre leur maturité et la croissance a été limitée, voire même inexistante.

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«On vend toujours plus de citrouilles que ce qu’on produit et il est normal qu’on s’en procure de notre fournisseur à Manotick», dit-il. «Mais cette année, presque tout ce qu’on vend provient du fournisseur tellement notre récolte a été difficile. Il ne reste pratiquement rien en autocueillette.»

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Matt Kelly déplore une saison décevante pour les citrouilles. Photo: courtoisie

Si les citrouilles et autres courges sont plus petites, elles n’en sont pas moins savoureuses, ajoute l’agriculteur. Heureusement, selon lui, la taille n’affecte pas le goût.

Et la sécheresse n’a pas seulement frappé les citrouilles: «On a eu le même problème avec les pommes. Les arbres n’avaient tout simplement pas l’énergie, la force de soutenir les pommes sur les branches et beaucoup sont tombées au sol avant la période de la cueillette.»

Même chose pour le maïs décoratif: les plants n’ont pas donné d’épis. Pour une ferme maraîchère, c’est une perte nette parce que les coûts des intrants demeurent alors qu’il n’y a rien, ou presque, à récolter.

Heureusement, Cannamore est une ferme agrotouristique qui peut tirer des revenus d’autres activités, comme son labyrinthe et ses visites de groupes.

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Tout le contraire dans le Nord

À Cochrane, dans le Nord de la province, Luke Dinan de la ferme bio Grey Wolfe n’est pas impressionné par la récolte de citrouilles cette année… Sauf que dans son cas, les raisons sont complètement à l’inverse du Sud. «Toute la région au nord de North Bay a connu une quantité excessive de pluie cet été», déplore-t-il.

«Déjà que le printemps a été très frais, il y a eu six périodes de gel en juin et un premier gel automnal en septembre, qui nous a forcés à commencer la récolte plus tôt que ce qu’on aurait voulu.»

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Peu ou pas de citrouilles cette année sur les étals de Luke Dinan. Photo: courtoisie

Les citrouilles ont mis tellement de temps à mûrir que beaucoup n’étaient pas prêtes à temps pour l’Action de grâce, période où la demande est très forte pour des citrouilles à tartes.

«Elles se vendaient quand même comme citrouilles décoratives, mais elles n’étaient pas prêtes pour faire des tartes. Plusieurs étaient aussi plus petites qu’à la normale.»

Heureusement, toute cette humidité ne s’est pas traduite par une infestation fongique, qui aurait donné d’autres maux de têtes au cultivateur qui récolte une quarantaine de variétés de légumes sur un terrain de deux acres, dont les citrouilles n’occupent qu’une petite partie.

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Ça semble bien peu, mais il faut savoir que la popularité des tartes à la citrouille commence à peine à connaître un regain de popularité, après un déclin au cours de la dernière décennie.

«Il suffit de bien peu de chose», dit Luke. «Parfois, quelqu’un s’affiche sur les réseaux sociaux en train de faire une tarte à la citrouille et ça part une tendance. C’est si facile à réussir qu’il faut presque faire exprès pour rater sa recette», conclut-il en riant.

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