Une grande rétrospective consacrée à l’œuvre cinématographique de Maurice Pialat, Love Exists: The Films of Maurice Pialat, débute ce jeudi au TIFF Bell Lightbox.
Jusqu’au 5 décembre, on pourra découvrir l’ensemble des longs métrages du cinéaste français, ses courts-métrages réalisés entre 1962 et 1964, notamment les chroniques turques, une série de six films tournés à Istanbul, ainsi qu’un documentaire l’Amour Existe (2007), relatant son parcours et son rapport à l’art.
Le cinéma de Pialat est un cinéma à vif. L’Enfance nue, La Maison des bois, Nous ne vieillirons pas ensemble, La Gueule ouverte, Passe ton bac d’abord, Loulou, À nos amours, Police, Sous le soleil de Satan, Van Gogh, Le Garçu… autant de films dans lesquels le réalisateur fait une mise à nu des rapports humains, en installant ses personnages dans des situations de crise, de déchirements, d’affrontements parfois cruels ou violents.
Qu’ils soient dans le dénuement, l’exclusion, la marginalité, la solitude, l’amour, la maladie ou devant la mort, les personnages de Pialat souffrent, doutent, méprisent, jalousent, craignent, pleurent, se mettent en colère, explosent, se réconcilient et se blessent encore… On est constamment dans le vif des sentiments, au cœur même de la vulnérabilité humaine.
Pialat «traquait la vie dans ce qu’elle avait de plus beau, mais aussi de plus cruel, en tentant d’éviter les artifices du cinéma… avec ce refus profond lié à tout ce qui pouvait faire trop «cinéma, trop «cinoche» comme il le disait lui-même…», nous rappelle l’auteur Rémi Fontanel, dans le livre Formes de l’insaisissable – le cinéma de Pialat (Aléas-2004), paru un an après la mort du cinéaste.