Marguerite Andersen, à la croisée du moi et de l’imagination

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Publié 22/09/2009 par Annik Chalifour

Marguerite Andersen, lauréate 2009 du Prix Trillium et Prix des lecteurs de Radio-Canada, a présenté son ouvrage Le figuier sur le toit, lors d’une rencontre avec le public à la galerie Pierre-Léon, jeudi soir 17 septembre. La comédienne Geneviève Trilling, a prêté sa voix à la lecture de passages de l’oeuvre de l’écrivaine. La soirée était organisée par Les Éditions L’Interligne, éditeur du livre.

«Il m’est particulièrement désagréable de me faire demander Where are you from? à cause de l’histoire du passé de mon pays d’origine», déclare Marguerite Andersen, auteure franco-ontarienne, née en Allemagne.«Plusieurs immigrants n’aiment pas cette question, parce qu’elle les fait se sentir différents.»

Nous voilà ainsi plongés au vif du dilemne posé par l’auteure dans Le figuier sur le toit, où elle s’interroge sur son existence et identité d’origine.

Cheminement identitaire

Bien que la question de l’identité, omniprésente tout au long du roman autobiographique de Marguerite Andersen, nous ramène à la montée du nazisme et au tumulte des années 1933-1945, elle présente aussi les mémoires de l’enfance heureuse de l’auteure.

De plus, l’histoire est teintée d’une riche influence tissée à partir du vécu de l’écrivaine en Europe, en Afrique et en Amérique du Nord. Mme Andersen a immigré au Canada en 1958.

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L’oeuvre nous relie également au questionnement identitaire de nombre de nouveaux arrivants d’aujourd’hui, qui comme l’auteure, ont vécu dans plusieurs pays et traversé des guerres, avant de venir vivre au Canada.

L’auteure énonce alors la question ultime: quel héritage intellectuel et affectif gardons-nous, à travers une vie marquée par de grands mouvements dans le monde?

Le figuier sur le toit, par son titre, nous révèle en partie la réponse: la force de caractère de celle qui a persévéré à faire pousser le petit figuier sur le toit d’une nouvelle vie, éloignée de sa culture d’origine.

Résilience de l’exil

«Notons que le vieux casque allemand, sur la couverture du livre, représente le passé de mon existence; le figuier symbolisant la croissance de ma famille, l’avenir sur une terre d’accueil fertile», dit l’auteure.

En fait, de plus en plus de personnes ne meurent pas dans le pays où elles sont nées: le portait du monde est en train de changer.

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L’immigrant est-il si différent? L’identité ne devient-elle pas davantage une question personnelle, plutôt que culturelle? Le questionnement sur la situation contemporaine de l’identité, reste au coeur des défis présentés à travers plusieurs recherches en matière sociale.

Identité pluriculturelle

Le figuier sur le toit, premier roman de l’écrivaine, remonte le cours de ses 84 ans, pour retracer sa source identitaire et familiale, à travers un témoignage historique portant sur la période hitlérienne.

L’oeuvre qui se propose comme une autofiction, se veut le reflet à la fois «d’un peu de moi et d’un peu de mon imagination», confie Marguerite Andersen.

L’auteure a connu les figuiers en Afrique: «le titre de mon livre en porte la marque. L’Allemagne y joue aussi un rôle important, ainsi que le Canada, mon pays d’accueil.»

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Son ouverture sur les autres est perceptible; elle a vécu en Tunisie, en France, en Éthiopie, aux États-Unis et au Canada. «Voyager est une porte ouverte sur les autres.» Ses trois enfants ont grandi, fait leurs études et fondé leurs familles ici. «Nous formons une famille multiculturelle et nombreuse.»

Marguerite Andersen a fait carrière comme professeure et chef de département dans différentes universités. Elle possède un doctorat de l’Université de Montréal et un doctorat honorifique de l’Université Mount Saint Vincent (Halifax).

Écrivaine à 50 ans

Au début de la cinquantaine, Mme Andersen s’est lancée dans l’écriture. Elle a publié une quinzaine de romans, recueils de poèmes en prose et de nouvelles. Depuis 1998, elle dirige la revue franco-ontarienne Virages. «Mon prochain projet d’écriture sera un roman futuriste axé sur trois personnages féminins et constitué de trois tomes, qui paraîtrons en même temps.»

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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