Plus le corps vieillit, plus la réponse au traitement médical varie et les effets secondaires des médicaments augmentent. Pourtant, les femmes âgées demeurent sous-représentées dans les essais cliniques portant sur les maladies du cœur, alors qu’elles en constituent les principales victimes.
«La médecine est de plus en plus basée sur les preuves scientifiques rigoureuses mais là où le bât blesse, c’est qu’on a toujours une sous-représentation de celles qui ont le plus de risques de souffrir d’insuffisances cardiaques ou de maladies coronariennes», relève le Dr Quoc Dinh Nguyen, interniste-gériatre au service de gériatrie du Centre hospitalier de l’Université de Montréal–CHUM. Il est aussi co-auteur d’une récente étude québécoise parue dans la revue Circulation, de l’Association américaine des maladies du cœur.
Surtout des hommes jeunes
En analysant les 25 articles les plus cités en cardiologie chaque année entre 1996 et 2015, soit près de 500 textes, les chercheurs ont évalué que seulement 28,6% des participants aux tests sont des femmes.
La plupart des essais cliniques recrutent ainsi leurs participants au sein d’un bassin très masculin — mais aussi plus jeune: des personnes de 63 ans en moyenne, majoritairement des hommes (71%) — alors que la population atteinte de maladies cardiaques se compose majoritairement de femmes et de gens âgés en moyenne de 68 à 69 ans.
La sous-représentation des femmes âgées devient plus flagrante encore lorsque les chercheurs se penchent sur les maladies coronariennes — seulement 27% de femmes — et sur l’insuffisance cardiaque — seulement 25,4% de femmes.