Macao, ville au bord de la schizophrénie

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Publié 05/06/2007 par Hortense des Dorides

Macao, ancienne colonie portugaise, est redevenu chinoise en 1999, soit deux années après Hong Kong. La presqu’île chinoise a alors vu son développement s’accélérer, les casinos se construire et les Chinois venir en masse pour investir et se divertir. La ville est maintenant déchirée entre son passé colonial et son devenir de nouvelle capitale du jeu.

Les Portugais débarquent à Macao au XVIIe siècle. Ils vont faire de cette presqu’île, au sud-est de la Chine, un port stratégique, un relais avec l’Europe. La colonie portugaise va se développer et tenter de convertir les Chinois au catholicisme. La preuve en est dans le centre historique de la ville: de nombreuses églises ont été érigées de-ci, de-là.

Parmi elles, les ruines de Saint Paul, le monument emblématique de la ville. Ces ruines sont les restes de l’église de Mater Dei, construite au XVIIe siècle par les Jésuites. La place du Sénat, le centre névralgique de la ville, est facilement reconnaissable grâce à ces mosaïques en forme de vagues au sol. Les maisons ont les façades colorées de la Méditerranée et du Portugal.

Le quartier de Saint-Lazare est sans aucun doute un des plus intéressants de la ville pour avoir conservé l’empreinte coloniale des Portugais. De part et d’autre de la rue Saint-Lazare, les maisons coloniales se succèdent, étalant leurs façades colorées. Deux d’entres elles sont même historiques: elles ont accueillis les négociateurs chinois et portugais avant la rétrocession.

Le centre historique de Macao se souvient donc encore de la présence portugaise, bien que de nombreuses maisons coloniales aient été détruites pour y construire à la place des banques ou des casinos.

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Beaucoup de monuments construits par les Portugais ont d’ailleurs été classés par l’UNESCO au Patrimoine de l’Humanité, plus pour les préserver de la folie destructrice chinoise que pour leur architecture.

Une ville en plein développement

La réputation de Macao n’est plus à faire. Macao rime maintenant avec casino. La ville a toujours été connue pour être un lieu de débauche des Chinois et des Hong Kongais. Il faut dire que la gigantesque ville qu’est Hong Kong n’est qu’à une heure de ferry de la presqu’île. Une proximité qui permet à Macao de drainer certains touristes pour une excursion, suffisante, de quelques jours.

Les casinos poussent donc comme des champignons ici, si bien que Macao a détrôné Las Vegas en terme de recettes. Recettes des casinos de Macao en 2006: 7,2 milliards de dollars. Recettes des casinos de Las Vegas la même année: 6,6 milliards de dollars.

La raison de ce développement? L’ouverture en 2002 par le gouvernement du marché du jeu, détenu auparavant par le Hong Kongais Stanley Ho. Les grandes firmes implantées à Las Vegas viennent alors s’installer ici, conscientes du potentiel asiatique.

Aujourd’hui, il y a 25 casinos à Macao. Parmi eux, le Sands et sa façade dorée reconnaissable entre toutes. Ce casino est le plus grand du monde avec ses 740 tables de jeu. On peut y jouer au black jack ou à la roulette, mais aussi à des jeux chinois. Faut-il encore déchiffrer les caractères et comprendre les règles, ce qui n’est pas donné à tout le monde!

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La Région administrative spéciale de Macao possède deux îles, Coloane et Taïpa, autrefois reliées par un pont et épargnées par les constructions. Autrefois car un polder a permis que les deux îles n’en forment plus qu’une. La jonction des deux a été baptisée Cotaï (Coloane et Taïpa) et sera le lieu de l’implantation d’un strip macanais, un projet pharaonique avec la construction de nombreux casinos et hôtels.

Une bonne adresse pour observer ce développement et avoir une vue panoramique sur la ville: la Macao Tower, le point d’observation le plus haut de la ville, à l’instar de la CN Tower à Toronto. Tout en haut de la tour, le 360° Revolving Restaurant avec buffet le midi comme le soir permet de contempler la ville sous tous les angles.

Enfin il très intéressant de se promener dans les quartiers chinois, près du port, pour s’imprégner des différentes ambiances. Il faut tendre l’oreille et déambuler dans les rues étroites pour espérer surprendre une partie bruyante de Mah-Jong, un jeu de dominos très répandu en Chine.

Le long de la rua da Praia do Manduco, un marché prend place chaque jour. On peut y trouver des feuilles et de l’encens à brûler pour le temple A-Ma, le plus populaire de Macao. Juché sur une falaise, il reçoit chaque jour des centaines de pèlerins venus demander les grâces de la déesse.

Côté pratique

La meilleure saison pour visiter la ville est l’automne, les jours y sont ensoleillés et chauds. Autre période, l’hiver, froid mais ensoleillé. Les citoyens canadiens n’ont pas besoin de visa pour visiter Macao en passant par Hong Kong.

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À titre indicatif, il faut compter un peu plus de 1 500 dollars canadiens pour un aller-retour Toronto – Hong Kong. Enfin, le pataca est la devise officielle de Macao, à parité égale avec le dollar Hong Kongais.

Plus d’informations au www.macautourisme.com

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