Loin d’être éradiqué, le VIH — virus de l’immunodéficience humaine — poursuit son hécatombe, en particulier dans les pays du Sud. Pendant ce temps, la recherche cible de nouvelles frontières, comme de réduire la persistance du virus dans le corps des personnes atteintes.
C’est ainsi que des équipes de recherche du Consortium canadien de recherche sur la guérison du VIH (CanCURE) visent des cellules du système immunitaire, les lymphocytes T et les macrophages, et aussi les tissus des organes où le virus reste en dormance.
Car malgré le traitement, le virus persiste souvent dans le corps de l’individu qui se considère pourtant guéri. «C’est pour cela que je ne parle pas de guérison, mais plutôt de rémission. Le VIH persiste et les antirétroviraux ne parviennent pas à l’éliminer», relève le Dr Éric A. Cohen, directeur de l’unité de recherche en rétrovirologie humaine à l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM), co-auteur d’une étude parue en octobre dans la revue Cell.
Réservoirs de globules blancs
Plus précisément, l’équipe de l’IRCM s’attaque à certains réservoirs de globules blancs où se cache le virus, au sein des macrophages, qui sont les cellules du système immunitaire chargées «d’avaler» les particules étrangères et autres débris cellulaires.
C’est à partir d’échantillons sanguins et biologiques de volontaires sains que les chercheurs ont pu observer que certains macrophages montraient une plus grande résistance à cet «envahisseur» qu’est le VIH, et utilisent pour cela des microARN — de petites molécules qui contribuent à l’expression des gènes.