L’univers de la magie dans l’Égypte ancienne

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Publié 19/01/2016 par Paul-François Sylvestre

Source d’une sagesse surnaturelle et moyen d’influencer le destin, la magie occupe une place de choix dans l’Égypte ancienne. On lui a accordé une confiance tellement inébranlable que le Musée de la civilisation a décidé de consacrer une imposante exposition à l’Égypte magique. Elle est en montre à Québec jusqu’au 10 avril.

Cette incursion fascinante dans l’univers mythique de la magie en Égypte présente plus de 300 objets, datant parfois de 3 000 ans. Ils proviennent des prestigieuses collections du Rijksmuseum (Pays-Bas), du British Museum, du Musée du Louvre et du Museo Egizio (Turin).

Le Musée de la civilisation a contribué la momie et le sarcophage de Nen-Oun-Ef qui côtoient, pour la première fois, une petite statue le représentant.

Ces objets de signification mystique incluent des livres de magie, des papyrus, des amulettes, des figurines, des bijoux, des vases, des stèles, des masques et, bien entendu, des statues de dieux et de prêtres, dont la statue de la déesse Sekhmet, l’une des pièces les plus lourdes et imposantes jamais exposées par le Musée.

Depuis son ouverture en 1988, le Musée de la civilisation jette des ponts entre les cultures et, du coup, fait découvrir la richesse et la profondeur des civilisations qui ont nourri notre propre culture.

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Selon le directeur général du Musée, Michel Côté, «l’Égypte a de tout temps fasciné par ses réalisations architecturales et artistiques, ses rites funéraires et sa mythologie. La magie réglait la vie des anciens Égyptiens et c’est cet aspect méconnu de l’Égypte antique que nous voulons faire découvrir au public à l’aide d’objets exceptionnels provenant de très grandes institutions d’Europe.»

Sekhmet

En entamant ce parcours envoûtant dans l’univers magique de l’Égypte ancienne, le visiteur fait immédiatement face à l’imposante statue de Sekhmet, la puissante déesse de la mythologie égyptienne.

Puis, du regard, il peut comprendre la logique du parcours et le regroupement des grands thèmes abordés: Magie mythique, Métier: magicien, Magie sacrée et Magie dans l’au-delà. Sans oublier l’Égypte immortelle, présentée dans une salle contiguë à celle de l’exposition.

On y apprend que le métier de magicien était très répandu dans l’Égypte ancienne. Les guérisseurs locaux, les femmes spécialistes des plantes médicinales et les chasseurs de serpents et de scorpions étaient des types courants de magiciens.

Comme on accorde à l’écriture des propriétés magiques, les scribes et prêtres étaient dotés de pouvoirs spéciaux. Les prêtres travaillaient sans relâche pour préserver l’équilibre de la création et les dieux avaient besoin du soutien des hommes dans leur lutte contre le mal. Chaque jour des rituels étaient pratiqués pour garantir le lever du soleil, éviter les guerres ou pour souligner les fêtes et festivals annuels.

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La magie jouait un grand rôle au quotidien. En cas de maladie ou de malchance, elle apaisait les peurs et aidait à guérir. Les magiciens de cette époque étaient surtout soucieux de protéger les plus vulnérables et utilisaient incantations et objets magiques pour les mères, les enfants ou pour protéger les foyers des serpents et scorpions, fantômes et démons.

Vie éternelle

La magie montrait la voie vers la vie éternelle après la mort. La momification empêchait le corps de se décomposer. Le rituel de l’ouverture de la bouche permettait à la momie de voir, respirer, manger. Le défunt pouvait entamer son voyage vers le royaume des morts malgré les embûches. Le Livre des morts contient d’ailleurs une incantation contre tous les dangers.

La magie en Égypte ancienne liait trois mondes: celui des hommes, celui des dieux et celui des morts. La présentation visuelle de l’exposition tient compte de cette notion. Les pièces sont mises en valeur dans une muséographie rappelant les sables du désert.

De part et d’autre de la salle, une œuvre multimédia originale propose des images du désert et des rivages luxuriants du Nil. En 60 minutes, un effet d’éclairage fait passer la salle du jour à la nuit, enveloppant le visiteur dans un univers magique.

Des textes poétiques, portant sur la notion du combat entre le bien et le mal, le jour et la nuit — des notions très importantes dans la vie des Égyptiens — ainsi que des incantations peuvent être entendues à l’aide de casques d’écoute.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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