Lucas Cranach, peintre très célèbre en son temps, puis quelque peu oublié jusqu’à ce que Picasso notamment le redécouvre au siècle dernier, fait maintenant l’objet d’expositions rétrospectives qui permettent de redécouvrir ce peintre dont on a loué l’immense talent. La possibilité nous est donnée de découvrir cet artiste majeur de la Renaissance germanique, par l’exposition Lucas Cranach et son temps, présentée au Musée du Luxembourg à Paris jusqu’au 23 mai, que les personnes qui se rendent dans cette ville iront certainement voir, et que d’autres découvriront grâce à un somptueux catalogue, qu’il ne faut pas manquer de se procurer, tant est grand l’intérêt des tableaux et des articles de cette publication artistique.
L’artiste
Cranach, dit l’Ancien pour le distinguer de son fils Lucas Cranach le Jeune, est né en 1472 en Allemagne, à Kronach, d’où son nom. C’est une Franconien comme le célèbre graveur Dürer, plus jeune d’un an, qui parfois lui servira de modèle. On ne sait rien de son père, un peintre, ni des premières années de sa vie.
En 1503 il est à Vienne et produit ses premières œuvres connues: une Crucifixion dramatique, des portraits et le célèbre Repos pendant la fuite en Égypte, «une invention poétique», dit un historien.
En 1504, il s’établit à Wittenberg, siège de la cour de Saxe, et il restera jusqu’à son décès le peintre attitré des Électeurs de Saxe, des princes régnant sur cet État, membres du collège qui élisait l’empereur du Saint-Empire romain germanique. Cranach produit ses premiers chefs-d’œuvre, dont le retable de Sainte Catherine (1506) et les nus qui sont sa spécialité.