Lua Shayenne célèbre la beauté du métissage

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Publié 20/05/2014 par Agathe Croguennoc

Les 29, 30 et 31 mai au Studio Theatre du centre Harbourfront, l’artiste chorégraphe Lua Shayenne propose un voyage au cœur de l’identité avec sa nouvelle production originale Cos.mo.pol.i.tan.

Tout au long des deux pièces présentées, Immigrants et Hybrid, pas de danse africains côtoieront les percussions d’Amadou Kienou pour un spectacle rythmé et engagé.

Émotions et identité

Quand Lua Shayenne danse, elle raconte sa propre histoire, mais aussi celle de millions d’immigrants qui, comme elle, ont du trouver leur place dans un nouveau pays.

D’origine italo-ghanéenne, Lua Shayenne passe son enfance en Côte d’Ivoire, avant de venir étudier la danse au Canada à 19 ans. «À mon arrivée, je me suis sentie emportée par de nouvelles émotions, et, en en parlant autour de moi, je me suis rendu compte que beaucoup d’autres immigrants avaient vécu la même expérience», raconte l’artiste. «Ce sont ces émotions que j’ai voulu transmettre à travers la première pièce, Immigrants

Dans un pays tel que le Canada, qui voit chaque année arriver plus de 200 000 nouveaux immigrants, il est crucial aux yeux de la chorégraphe de parler de ces sujets-là.

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«Les deux pièces tournent autour de l’identité: Immigrants parle de trouver sa place dans une nouvelle société, et Hybrid parle du métissage des cultures, des valeurs et des idées», explique Lua Shayenne.

Parfois grave et parfois drôle, Cos.mo.pol.itan se veut un reflet de toutes les émotions qui ont frappées l’artiste au court de sa vie au Canada. «Dans la vie, on ne peut pas tout prendre au sérieux. Mais il faut aussi parler des choses négatives, des préjugés et du racisme.»

La musique au cœur de la danse

Pour accompagner ses chorégraphies, Lua Shayenne travaille depuis plusieurs années en étroite collaboration avec Amadou Kienou, percussionniste de talent originaire du Burkina Faso. Pour chaque spectacle, l’accompagnement musical est créé de toutes pièces, afin de refléter au mieux l’intention chorégraphique de l’artiste.

«Le travail et la discussion avec les musiciens est constant. J’explique mes idées à Amadou qui me propose alors une mélodie, puis on travaille à partir de ça.»

Avec Immigrants, c’est sur les rythmes traditionnels du soko, musique africaine, que les percussions d’Amadou Kienou et de ses musiciens nous emmèneront.

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Avec Hybrid, c’est sur un terrain plus expérimental que le groupe s’aventurera, avec une composition inédite et originale. La musique se fera alors écho des anecdotes et des sensations contées par Lua Shayenne et sa troupe de danseurs.

Mélange inévitable

«Dans ce spectacle, j’invite les jeunes à voir que le monde est en train de changer, et que le mélange des cultures est inévitable. C’est aussi un défi lancé à la génération de mes parents, à changer les mentalités et à voir enfin la beauté du métissage», conclut la chorégraphe.

Tout un programme donc. Des projets pour la suite? «Une tournée au Canada et en Italie si possible. Après ça, je veux retourner en Afrique pour continuer mes recherches sur la danse africaine et revenir avec de nouvelles idées pour mes prochains spectacles.»

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