Être obèse rend malade, on le sait: risques accrus de maladies cardiovasculaires et chroniques. Mais l’obésité maltraiterait aussi le cerveau en entraînant une perte de matière grise.
«Toutes les études analysées vont dans le même sens et constatent une diminution de la quantité de matière grise liée aux inflammations plus fréquentes du cerveau de la personne obèse», soutient Alain Dagher, chercheur à l’Institut neurologique de Montréal, le Neuro, et l’un des auteurs d’une étude québécoise, publiée en juillet dans l’International Journal of Obesity.
Les chercheurs en obésité constataient depuis des années des modifications subtiles dans la structure du cerveau des personnes obèses. Mais toutes les études n’affirmaient pas avec clarté que c’était l’obésité qui malmenait le cerveau.
Moins de contrôle et d’inhibition
C’est pourquoi l’équipe du Neuro s’est livrée à une méta-analyse. Ils ont retenu 21 études, représentant 5882 participants âgés de 18 à 92 ans, qui avaient analysé toutes les parties des cerveaux de ces personnes.
«Ce qui en ressort, c’est que la diminution du volume de la matière grise, dans des zones comme le cortex préfrontal moyen, le cervelet bilatéral et le lobe temporal gauche, s’associe constamment aux variables liées à l’obésité», détaille Alain Dagher.