L’Interligne triomphe aux Trillium

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Publié 17/06/2008 par Paul-François Sylvestre

Pierre Raphaël Pelletier et Tina Charlebois, deux poètes des Éditions L’Interligne, ont décroché la palme lors de la remise du Prix littéraire Trillium et du Prix de poésie Trillium, le 12 juin, à l’Université de Toronto. La ténacité de Pierre Pelletier a finalement porté ses fruits puisqu’il était finaliste pour la… sixième fois!

Sous la présidence de la ministre de la Culture, Aileen Carroll, cette cérémonie a rendu hommage à l’excellence des écrivaines et écrivains de la province, tout en favorisant la sensibilisation du public à la qualité et à la diversité de la littérature en Ontario.

«Le Prix littéraire Trillium nous donne l’occasion de célébrer et faire connaître certains de nos meilleurs auteurs, a expliqué la ministre: «Les finalistes et les lauréats ont tous contribué à la promotion d’une culture de la créativité dans notre province», a ajouté Mme Carroll dans un discours parfaitement bilingue.

Pierre Raphaël Pelletier, d’Embrun (Est ontarien), décroche les honneurs avec son recueil de poésie intitulé L’Œil de la lumière . En analysant diverses réalités qui parsèment notre quotidien, l’auteur fait des clins d’œil à de grands peintres et poètes de ce monde.

Du coup, il démontre la possibilité pour quiconque d’atteindre un accomplissement de soi et un certain niveau d’immortalité. Le lauréat est aussi un artiste visuel qui a exposé peintures, sculptures, dessins et médias mixtes un peu partout au Canada.

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«Le Prix Trillium revêt une importance relative, lance Pelletier. Ça fait six fois que je joue à ce casino-là. Je suppose que c’était mon tour de gagner. J’en profite pour dire que je vis en Ontario et que j’aime ça, pour dire à mes amis québécois qu’on peut écrire en français en Ontario. Le Prix Trillium le rappelle haut et fort.»

Le Prix de Poésie Trillium récompense un auteur de la relève. Jeune enseignante à Cornwall, Tina Charlebois le remporte pour Poils lisses.

Cet ouvrage aborde sur un ton parfois cynique des thèmes tels que les relations intimes et la francophonie ontarienne. Sans chercher à propulser la littérature minoritaire dans le monde de la majorité, l’auteure réussit à raviver chez son lectorat un intérêt pour la poésie du quotidien.

Aux yeux de la lauréate, «le Prix Trillium place les francophones sur le même pied d’égalité que les Michael Ondaatje, Timothy Findley, Margaret Atwood et Alice Munro. C’est une reconnaissance haut de gamme», lance la poète punk.

Le jury francophone était composé de la romancière Michèle Matteau, de la nouvelliste Aurélie Resch et du poète Paul Savoie. Au total, il a examiné 27 titres, dont seulement deux pour le Prix de poésie (chacun devenant finaliste).

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Resch et Savoie ont tous deux confirmé que les Éditions du Gref, de Toronto, n’avaient pas soumis d’ouvrages au jury. «C’est injuste pour les auteurs de cette maison d’édition.»

Du côté anglophone, c’est la Torontoise Barbara Gowdy qui a raflé les honneurs pour son roman intitulé Helpless (HarperCollins). Le Prix de Poésie a couronné Rachel Zolf, également de Toronto, pour son recueil intitulé Human Resources (Coach House).

Rappelons que le Prix Trillium est doté d’une bourse de 20 000 $ et que le Prix de poésie Trillium est accompagné d’un chèque de 10 000 $. Chaque finaliste touche une allocation de 500 $. De plus, les éditeurs des finalistes reçoivent 2 500 $ (2 000 $ en poésie) pour la promotion des ouvrages en lice.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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