La collection Indociles des Éditions David s’est récemment enrichie d’un nouveau titre: Entre l’étreinte de la rue et la fièvre des cafés, de Pierre Raphaël Pelletier. Il est difficile de trouver un ouvrage plus indocile que ce récit ou cri du cœur. Indigné bien avant que le mot fasse l’actualité, Pelletier nous offre ici ses réflexions sur l’art et la marginalité à travers une expérience personnelle douloureuse, mais heureusement enrichie par l’amitié et la quête de la beauté.
J’ai connu Pierre Pelletier à la Faculté de philosophie où il fallait «composer avec l’autoritarisme et le dogmatisme thomiste des clercs et de leurs fidèles laïcs, ces enseignants doctrinaires».
C’était dans les années 1960, à l’Université Saint-Paul, et les clercs étaient les pères oblats Léonard Ducharme, Marcel Patry, Benoît Garceau, etc.
Pierre Pelletier – il n’avait pas encore ajouté Raphaël – était déjà un artiste en puissance, un rebelle.
Il se préparait à écrire et à peindre, deux actes qui constituent «une lente gestation de l’écartèlement du moi». Il commençait déjà à découvrir que chaque coup de crayon et chaque coup de pinceau passent «au tamis du doute». Entre l’étreinte de la rue et la fièvre des cafés met en scène Monsieur R. qui mène une vie où rien ne se passe sans alcool.