Limonana, à boire chaud ou froid

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Publié 18/03/2013 par Guillaume Garcia

Le chocolat au lait, le thé, il n’y a pas beaucoup de boissons que l’on peut autant boire chaudes que froides. Depuis quelques années, une petite marque séduit client après client, petit magasin après petit magasin avec comme principal argument de vente la passion de Véronique (propriétaire des Crêpes à GoGo) pour son produit, Limonana.

«Limon» «nana», en hébreu cela signifie citron et menthe. Connue partout au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, cette boisson rafraichissante est préparée fait selon des recettes «à la louche» depuis des générations et Véronique Perez-McCall est, selon elle, la première à l’embouteiller pour la destiner à la vente.

Un cadeau empoisonné!

L’histoire de Limonana est une vraie success-story. Au début des années 2000, Véronique prépare la Limonana, dont elle tient la recette de sa maman, pour les clients de son restaurant Crêpes à GoGo installé dans Yorkville.

«Je l’offrais en cadeau, pour les accueillir. C’est quand même compliqué à faire, il n’y a pas de recette précise, je rajoute toujours des choses quand je goûte!», explique Véronique, rencontrée au nouveau Crêpes à GoGo au coin de Bloor et Spadina.

«Je le servais dans des petits verres et les gens ont commencé à vouloir des grands verres. Mais la menthe fraîche ça coûte cher. On a commencé à faire payer au verre, aux alentours de 2002.»

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En marge de son activité de restaurant de crêpes, Véronique prépare donc de la Limonana, une fois, deux fois, trois fois par jour, pour répondre à la demande grandissante. «Au bout d’un moment, les gens m’apportaient des bouteilles vides pour qu’on les remplisse. J’ai dit stop, ça ne peut plus durer.

Un pari gagnant

Mais comme rien ne se passe jamais comme prévu, plutôt que de voir Limonana rayé de son vocabulaire, Véronique le voit réapparaître, ou plutôt se met à l’entendre tout le temps de la bouche de ses clients, mécontents de ne plus avoir accès à leur boisson préférée.

«Les clients revenaient encore et je disais ‘non on ne fait plus ça’. Mais ils revenaient encore et encore. Et une cliente a été plus téméraire, elle ma dit ‘Comment ça vous n’en faites plus’», se souvient Véronique. Après lui avoir fait état de la situation, la cliente donne à Véronique le contact de son beau-frère qui est embouteilleur.
En attendant, les mois passent et les clients n’ont toujours pas de Limonana.

Finalement, Véronique rencontre le beau-frère et elle lui montre comment elle fait la Limonana, puisque bien sûr elle n’a pas de recette! Il goûte la boisson et s’exclame «It’s a winner», se rappelle-t-elle.

Quelques mois plus tard, il lui revient avec une dizaine d’échantillons et une des bouteilles est satisfaisante.
«À ce moment-là, il voulait rajouter du sucre, et pour moi c’était hors de question. Vous l’aurez compris, Véronique n’est pas vraiment du genre malléable! C’est comme elle veut ou, ce n’est pas!

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Limonana prend forme peu à peu, le nom et la formule sont enregistrés, l’étiquette est dessinée et elle en commande pour 10 000 litres dans des bouteilles de deux formats différents.

«Je n’avais aucune idée de combien ça faisait 10 000 litres! J’étais à un événement à Scarborough et je vois arriver un semi-remorque qui débarque des dizaines de palettes… Moi j’avais un van!»

Faire grandir la marque

Elle fait appel à ses amis pour stocker quelques palettes et en garde un maximum sur l’événement. Il fait chaud, cela tombe bien. Toujours pragmatique, Véronique court acheter des bacs en plastique et des glaçons et se met à servir de la Limonana au public.

«C’était génial, les enfants se promenaient avec des bouteilles de Limonana. Ça a été mes premiers fans!»

Disponible, à cette époque, uniquement à Crêpes à GoGo, Limonana séduit le patron de Pusatteri qui souhaite en vendre dans ses magasins. Grâce au bouche-à-oreille la petite marque se fait connaître dans les boutiques bio et indépendantes autour de Yorkville et plusieurs patrons lui donnent des conseils amicaux sur la stratégie à adopter pour faire connaître sa marque, comme celui de Lettieri.

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«Il rentre dans le restaurant et me demande ce que sont toutes ces caisses. Je lui dis que c’est de la Limonana et qu’on n’a pas de place pour la stocker ailleurs. Il m’a dit: Mais laissez-la là, c’est de la publicité gratuite!»

Sans brûler les étapes la marque Limonana a grandi et aujourd’hui, «la petite boisson qui «fait son chemin», comme la surnomme Véronique, est présente dans une soixantaine de magasins à Toronto et se vend en deux formats de 473 ml et de 948 ml.

Toujours des surprises!

«On vise les magasins qui correspondent à notre style», dit Imanol Arias, commercial pour Limonana. «Ce sont des magasins locaux, indépendants, des épiceries fines, du haut de gamme en pâtisserie.»

En concurrence directe avec les thés glacés, les jus naturels et les boissons santé, la Limonana affiche le taux de sucre le plus bas des jus naturels et possède l’avantage de se boire froide ou chaude. L’histoire derrière cette découverte est, à l’image de Véronique, et de Limonana, surprenante, encore une fois, et il n’aurait pu en être autrement.

«On se faisait livrer et les caisses étaient devant le magasin. Quelqu’un nous a dit, ‘attention ce n’est pas bon de les laisser au soleil.’ Je lui réponds que c’est pasteurisé, donc ce n’est pas grave’. Finalement, en partant, l’homme nous dit ‘Mais vous pouvez la boire chaude’», raconte Véronique.

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Elle refuse d’essayer, mais son équipe veut goûter.

Finalement tout le monde a trouvé ça super bon. «L’homme venait d’Israël. En fait il savait qu’on pouvait boire la Limonana chaude», indique Véronique. On retrouve cet argument de vente directement sur l’étiquette où il est marqué «Drink it cold or Drink it hot!»

Stabilisée financièrement, Limonana espère pouvoir percer le marché québécois à moyen long terme et la petite marque continue de faire parler d’elle. Limonana nous donne rendez-vous dès les premiers beaux jours pour un «flash mob» vantant les mérites de la boisson. On attend de voir ça!

Info: drinklimonana.com

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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