Un carnaval d’hiver, un festival d’été, une rue du Trésor, un quartier latin, une Place royale, les raisons ne manquent pas pour visiter Québec. Ce printemps et cet été, vous avez deux expositions qui pourraient vous inciter à faire un saut dans la Vieille Capitale: Haïti, in extremis et Pierre Gauvreau. J’espérais vous voir ici, toutes deux en montre au Musée de la Civilisation.
Pour plusieurs, Haïti rime avec secousses politiques et sismiques. Entrer dans l’exposition Haïti, in extremis, c’est laisser derrière soi les images de catastrophes naturelles amalgamées à la pauvreté et aux problèmes politiques que cette île évoque pour faire place à des artistes engagés et à leurs créations empreintes d’une culture où la vie et la mort s’entremêlent dans une dérision désarmante.
L’exposition est présentée jusqu’au 17 août.
La parole est d’abord donnée à Stanley Péan, auteur québécois d’origine haïtienne: «Dans mon île au sol tourmenté par les hoquets de la terre, dans ma ville démantibulée, même quand le malheur nous coupe le cou, je veux rester debout.»
À l’intérieur d’une muséographie finement déployée en spirale, près d’une centaine d’œuvres d’art contemporain haïtien réalisées par une quarantaine d’artistes nous plonge au cœur d’un univers insoupçonné. On y apprend d’abord que le vodou (orthographe créole) est plus qu’une religion pratiquée par des millions d’Haïtiens. C’est aussi une esthétique, une philosophie et un mode de vie.