On avait titré, il y a deux semaines, «Cuisine et dépendances, une soirée dont on se serait bien passé», en référence à l’histoire de la pièce. On ne croyait pas si bien dire. En effet, un des seuls inconvénients au travail bien fait, c’est qu’on s’y habitue sans le vouloir. Voilà la malheureuse expérience vécue par le public venu assister à la pièce de théâtre co-produite par Les Indisciplinés de Toronto et Scuderia Productions.
Les Boulingrin, La Combine de Colombine, Matroni et moi, les dernières mises en scène de la troupe communautaire des Indisciplinés de Toronto avaient toutes un point en commun. Elles étaient bonnes.
Des attentes
Et quand on sait tout le travail que cela demande aux comédiens, au metteur en scène et aux bénévoles qui s’agitent en coulisse, on ne pouvait que leur tirer notre chapeau. Du côté de Scuderia Productions, la présentation de la pièce de Yasmina Reza, Art, à l’automne dernier, avait largement convaincu le public, certains allant jusqu’à dire que la qualité rivalisait largement avec celle du Théâtre français de Toronto.
Et c’est bien là que le bât blesse. Le public est rempli d’attentes désormais. Petit à petit, la barre a été placée très haut, malgré l’étiquette de théâtre communautaire.
Appuyé par une distribution pour le moins alléchante et expérimentée, venue du théâtre et de l’impro, la pièce Cuisine et dépendances allait être dans la lignée des derniers spectacles proposés, bien ficelée, dynamique et à mourir de rire. Et bien non.