C’est la question que l’on peut se poser au vu du titre du dernier ouvrage de ce professeur de l’université Concordia, Ollivier Dyens, Enfanter l’inhumain. Le refus du vivant, Triptyque, Montréal, 2012, 179 p. Mais cet essai au titre provocateur ne dit peut-être pas ce qu’il veut dire et il faudrait sans doute le lire à l’envers.
Un premier ouvrage
Ce n’est pas la première fois que Dyens s’attaque à un tel sujet. En 2008, il avait déjà publié chez Flammarion un livre au titre assez proche, La condition inhumaine. L’éditeur résumait alors l’essentiel de l’ouvrage en ces termes: «Quelle place pour l’homme dans un monde qui, de plus en plus, est dominé par la machine? Est-il toujours la mesure de toute chose? Ollivier Dyens se propose ici d’examiner l’enchevêtrement de l’humain et de la technologie, qui définit, selon lui, «la condition inhumaine».
Il montre que les technologies contemporaines remettent en question non seulement la perception que nous avons du monde, mais aussi les universaux qui nous ont aidés à le rendre cohérent: comment définir le vivant, l’intelligence, la conscience, quand l’homme, enfanté et assisté par la machine, lui ressemble de plus en plus?»
Nouvelle mouture
Dans son nouvel ouvrage, Dyens remanie quelque peu sa perspective, en vue d’une nouvelle démonstration dont il fixe les objectifs dans le dernier chapitre intitulé «Résultat».
Même si ce n’est pas une façon de procéder habituelle, il vaut donc mieux commencer la lecture de ce livre par la fin et remonter en ordre inverse les 15 points du long chapitre intitulé «L’invention de l’inhumain», pour mieux découvrir les enchaînements déductifs de l’auteur, dans cette partie qui constitue le corps de l’ouvrage.