L’homme qui sait parler hibou

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Jim Duncan, en compagnie de sa chouette laponne de trois ans, Oska. (Photo: Amine Ellatify)
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Publié 24/10/2018 par Morgane Lemée

Jim Duncan est biologiste, zoologiste, chercheur et, par-dessus tout, un amoureux des hiboux. Quand il ne vadrouille pas d’école en école pour partager sa passion, il s’occupe de Rusty et Oska.

Montréalais d’origine, c’est au Manitoba que Jim Duncan s’est pris de passion pour les hiboux. «Je les trouve fascinants. C’est mon grand amour. J’ai même rencontré mon épouse, Patricia, en étudiant les hiboux.»

Retraité actif

Ce qu’il a fait toute sa vie, jusqu’à devenir directeur de la Wildlife and Fisheries Branch du Manitoba en 2011. Retraité depuis 2016, il continue son travail en éducation, recherche et conservation des hiboux, avec Discover Owls. «À côté de la recherche, je participe à des festivals sur les oiseaux, des conférences autour du monde. Depuis 1985, je m’emploie à sensibiliser autant que je peux, surtout dans les écoles.»

Entre deux imitations de cri de hibou, Jim Duncan aborde les élèves avec sa mallette spéciale: une tête de chouette lapone empaillée, une réplique d’œuf de hibou, une dizaine de pattes de hibou, de véritables ailes, et bien plus encore.

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Calmes et discrets

«Les chouettes lapones ont des yeux de la même taille que les humains. Mais sous leur petit crâne, il n’y a pas la place pour des muscles. C’est pourquoi elles sont capables de tourner autant la tête, dans toutes les directions.»

Il poursuit: «Une autre chose intéressante au sujet des hiboux, c’est qu’ils sont très calmes, discrets et forts pour se cacher. Ils peuvent voler juste à côté de vous sans que vous les entendiez.»

«Je pense que les gens les trouvent attachants parce que, contrairement aux autres oiseaux, ils ressemblent un peu à l’humain: une tête ronde, des yeux binoculaires et un bec qui fait penser à un nez. C’est un des premiers oiseaux que les enfants reconnaissent.»

Rusty et Oska

Dans sa demeure de Balmoral, au nord-ouest de Winnipeg, l’amoureux des oiseaux possède deux hiboux: Rusty, un an, et Oska, une chouette lapone de trois ans. Il est illégal d’avoir un hibou comme animal domestique, mais les Duncan ont un permis de recherche.

«Les hiboux quittent le nid avant de savoir voler. Alors ça arrive que les gens trouvent un bébé au sol et le croient abandonné. C’est naturel, il faut les laisser.»

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«Dans le cas de Rusty, quelqu’un l’a trouvée et s’en est occupé trop longtemps. Elle s’est imprégnée du comportement humain. On a essayé de la remettre dans la nature, mais elle n’arrivait pas à s’intégrer. Dans ce genre de cas, le taux de survie est faible. On l’a alors recueillie. On s’occupe d’elle et elle nous aide pour nos ateliers éducatifs.»

Une étude nationale

Jim Duncan et son épouse ont créé le Manitoba Noctural Owl Survey, une étude sur les hiboux au Manitoba qui se déroule chaque année de mi-mars à mi-avril depuis 1991.

«Les hiboux sont difficiles à étudier, car la plupart vivent la nuit. Il y a peu de résultats à leur sujet. C’est pourquoi on a créé ce recensement, qui se fait avec le public. Tout le monde peut participer et apprendre à reconnaître les différents hiboux du Manitoba. En 25 ans, plus de 900 personnes ont joué le jeu. En 2016, on a laissé la main à Manitoba Conservation.»

Initié au Manitoba, ce recensement est maintenant effectué à travers tout le Canada. «Le but principal de cette étude est de surveiller les changements de population et d’habitat des hiboux, et de combler le manque d’informations à leur sujet. On essaie de voir ce dont ils ont besoin pour conserver au mieux leurs espèces.»

«Il y a aussi une part de curiosité et de fun. On souhaite donner la chance aux gens qui ne sont pas familiers avec la science d’entendre un hibou la nuit et de la reconnaître. Écouter une chouette effraie par exemple, c’est vraiment spécial. Plus les gens seront personnellement intéressés par les hiboux et leurs espèces, plus ils se sentiront concernés par la nature, l’environnement et leur protection.»

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L’oiseau officiel du Manitoba

Au Manitoba, il y a 12 espèces de hiboux. Au Canada, 18. Dans le monde, on compte plus de 250 espèces.

Jim Duncan: «Certains hiboux arrivent très bien à vivre avec les humains, comme la chouette effraie. Elle ne fait pas son propre nid, mais elle se débrouille avec ce qu’elle trouve. Parfois, ça ne ressemble pas du tout à un nid. C’est pourquoi certaines personnes ignorent qu’ils ont un nid de hibou dans leur jardin»

«La chouette lapone appartient à la nature. C’est d’ailleurs l’oiseau officiel de la province du Manitoba.»

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