L’hebomadaire L’Express a marqué son trentième anniversaire, au mois de mars, en s’offrant un nouveau site Internet, www.lexpress.to, qui augmente la portée du journal, le principal média d’information des francophones du Grand Toronto.
Rappelons que c’est en mars 1976, au sous-sol de la maison louée par l’Alliance française de Toronto, rue Charles, que Jean Mazaré, alors étudiant au Ontario College of Art et graphiste au journal Courrier Sud, qui venait de se saborder, a produit le premier numéro du Toronto Express qui allait devenir L’Express.
C’est évidemment de lui que vient le soin porté à la présentation graphique et la mise en page, mais aussi l’idée qu’un journal francophone, n’importe où au Canada mais a fortiori dans une métropole moderne comme Toronto, ne pouvait pas être seulement un «bulletin paroissial» et devait, comme les journaux de la majorité anglophone, traiter de tous les sujets: le communautaire comme le national, les arts et les affaires, les relations internationales autant que les revendications linguistiques.
Or, un Québécois s’installant à Toronto en 1976 découvrait une francophonie que la «Révolution tranquille» semblait avoir oubliée. Toronto n’était pas encore la ville la plus multiculturelle du monde et, comme chantait Robert Charlebois, «si je me rappelle bien, ça fermait un petit peu trop tôt».
Pierre Elliot Trudeau était premier ministre du Canada, Bill Davis premier ministre de l’Ontario, David Crombie maire de Toronto. Montréal se préparait à accueillir les Jeux Olympiques. Le Québec allait élire René Lévesque…