L’explosion du Cambrien : plutôt un marathon d’explosions

«L’explosion du Cambrien», cette période de temps étonnamment courte qui a défini toute l’évolution de la vie sur Terre, n’était peut-être qu’une explosion parmi tant d’autres. Des chercheurs proposent même de parler d’un marathon.
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Publié 27/04/2019 par Agence Science-Presse

«L’explosion du Cambrien», cette période de temps étonnamment courte qui a défini toute l’évolution de la vie sur Terre, n’était peut-être qu’une explosion parmi tant d’autres. Des chercheurs proposent même de parler d’un marathon.

On donne ce nom à une période d’il y a 540 à 520 millions d’années. À l’échelle géologique, c’est court: la Terre abritait alors, depuis pas moins de 3 milliards d’années, des formes de vie très simples.

Mais en seulement 20 millions d’années, la biologie aurait fait un bond de géant, donnant naissance à un grand nombre des branches des règnes animaux et végétaux que l’on connaît aujourd’hui.

Un «big bang» biologique…

Certes, on soupçonne depuis longtemps qu’on n’est pas passé d’un seul coup des bactéries à des formes de vie plus complexes.

De nombreux êtres vivants qui ne laissent pas de traces fossiles parce qu’ils n’ont pas de squelettes ont probablement commencé à ramper au fond des océans quelques centaines de millions d’années plus tôt. Mais il semblait bel et bien s’être passé quelque chose de majeur il y a 540 millions d’années, un «big bang» biologique, selon une expression souvent utilisée.

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S’il y a un bout de temps que des généticiens tentent de remettre cette datation en question — en comparant l’ADN d’espèces très éloignées les unes des autres, on peut hypothétiquement calculer le moment où leurs ancêtres se sont séparés — une équipe va encore plus loin dans une édition récente de la revue Nature Ecology and Evolution.

Elle remet en doute l’idée d’un bond de géant, et évoque plutôt une série de «bonds», chacun ayant permis l’apparition de nouvelles espèces qui ont supplanté les précédentes ou se sont hybridées.

… ou cinq «mini big bang»

Leur hypothèse permettrait de faire reculer l’horloge à au moins 571 millions d’années — la période appelée Édiacarien.

Des créatures plus complexes que l’on sait être apparues à cette époque, mais que les biologistes considèrent souvent comme des culs-de-sac de l’évolution, auraient ainsi survécu et partagé leur bagage génétique avec certaines des créatures apparues plus tardivement, lorsque les nouvelles conditions environnementales l’ont permis.

Parmi ces conditions environnementales: le taux d’oxygène. Plutôt que de grimper de façon linéaire comme le veut le modèle traditionnel, il aurait fluctué au fil du temps et des régions géographiques, donnant leur chance à des espèces plus opportunistes.

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Sachant que la Terre a ensuite connu une de ses extinctions massives il y a 513 millions d’années, Rachel Wood et ses collègues de l’Université d’Edimbourg jugent qu’on pourrait parler de cinq «grands bonds» entre l’Édiacarien et la fin du Cambrien. Cinq «mini big bang» de l’évolution en somme, chacun ayant façonné une partie de l’arbre de la vie tel que nous le connaissons.

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