Si le catholicisme est une religion qui possède des valeurs universelles partagées par plus d’un milliard de fidèles, c’est aussi une institution constituée au long de plusieurs siècles, au contact de nombreux pays, rassemblant divers courants qui proposent différentes solutions pour enrayer le mal. L’une de ces solutions est l’exorcisme, une pratique officiellement reconnue par le Vatican.
Dans un ouvrage intitulé Les Exorcistes du Vatican: chasseurs de diable au XXIe siècle, la correspondante du Los Angeles Times à Rome, Tracy Wilkinson, lève le voile sur cette pratique extrêmement répandue en Italie. Elle a interrogé des exorcistes et des personnes exorcisées, elle a assisté à des exorcismes, elle a fouillé la petite et la grande histoire de ce rituel et elle nous en brosse un portrait éloquent à l’heure où se multiplient les dérives des sciences occultes et autres sectes sataniques.
En 2005 à Todi, dans les collines d’Ombrie situées au nord de Rome, cent vingt exorcistes se réunissent pour échanger des idées et des témoignages sur les cas qu’ils ont traités. À n’en point douter, «le désensorcellement est un secteur en pleine croissance».
Selon l’auteure, nous vivons dans un monde où les revers, les difficultés et les souffrances incitent plusieurs personnes à «concevoir le mal sous une forme concrète ou personnifiée – sans parler des simplifications – afin de trouver une façon de le bannir». Une prière rituelle permettant de chasser le mal constitue dès lors un espoir, une bouée de sauvetage.
Toutes les anciennes cultures, des Babyloniens aux Égyptiens, évoquent des entités démoniaques et diverses formes d’exorcismes. Le judaïsme, l’islam et d’autres religions comportent des références à des rituels de purification, de libération, d’exorcisme. «Mais seule l’Église catholique romaine a codifié et institutionnalisé cette pratique d’une manière aussi approfondie.»