Et si l’étranger vous était conté

Un événement du festival de conte à l'Alliance française.

AFT Storytelling
Le spectacle "Quand des étrangers frappent à votre porte" a récolté un franc succès à l'AFT.
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Publié 27/03/2018 par Camille Simonet

Camus n’est pas le seul à dépeindre l’étranger dans un récit. Il était une fois un festival du conte à Toronto qui abordait des thèmes toujours plus d’actualité comme dans Quand des étrangers frappent à votre porte, présenté la semaine passée à l’Alliance française.

Aubrey Davis, Judith Liberman, Eric Borrias, Sage Tyrtle, Donna Dudinsky, Mariella Bertelli et Laura Simms ont chacun leur tour raconté une histoire sur la scène du Théâtre Spadina, accompagnés par le musicien Marco Cera.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la thématique des migrants n’était pas omniprésente dans la narration. Mariella Bertelli, réalisatrice de la soirée, tenait à ce que le public voit l’étranger ancré dans différents contextes et scénarios.

«On ne pouvait pas créer sept histoires que sur les migrants. C’est un sujet sensible, et je lui ai consacré une place particulière. Il faut laisser les gens voir ce thème sous différents angles avec toutes sortes d’histoires fantastiques, humoristiques, etc.»

Lampeduza

Ainsi, après s’être laissé bercé par l’inoubliable soupe de nouilles d’amour de Judith Liberman, et avoir été touché par le récit du naïf Bramble Picker d’Eric Borrias, le public a pu entendre le témoignage de Mariella.

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Cette dernière a choisi d’aborder la thématique des réfugiés en s’appuyant sur la situation de l’île de Lampeduza en Italie. Étant l’un des principaux lieux de passage pour les migrants venant d’Afrique, cet endroit est devenu un véritable refuge provisoire pour eux.

Malheureusement, l’île a été témoin d’une catastrophe en 2013 lorsqu’un bateau occupé par 300 Érythréens s’est échoué sur ses côtes. Les habitants se sont démenés pour que les corps des victimes soient tous enterrés et retrouvent leur dignité.

C’est cette humanité que Mariella a choisi d’honorer sur la scène en racontant ce témoignage qui reflète ses engagements personnels. En effet, la conteuse a participé au projet d’une construction d’une librairie pour enfants à Lampeduza après le cataclysme.

«Je crois au pouvoir de guérison d’une bonne histoire», a-t-elle conclu, après avoir livré son récit.

Quand l'étranger frappe à votre porte / Festival de narration de Toronto
Mariella Bertelli, organisatrice de l’événement.

Un conte franco-ontarien

Sur une note plus légère, Donna Dudinsky a fait le récit d’un agriculteur de poires franco-ontarien qui a particulièrement captivé l’attention du public.

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Aux aguets dans sa cabane, armé d’un fusil, ce fruitier franco-ontarien a une manière bien à lui d’accueillir les étrangers qui viennent lui voler ses poires.

Mais c’est surtout sa chanson magique qui bloque les envahisseurs et même l’ange de la mort, «poire, poire, poire tu t’y colles sans rien avoir», qui a fait s’esclaffer les spectateurs.

Mêlant anglais et français avec une aisance particulière, la conteuse a remporté un franc succès.

Donna Dudinsky ◊Quand l'étranger frappe à votre porte / Festival de narration de Toronto
Donna Dudinsky en plein récit de son conte Le poirier.

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