L’esclavage à l’écrit

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 13/11/2007 par Frédéric Sune

Samedi dernier avait lieu, au Studio Trane sur la rue Bathurst, le lancement à Toronto de l’œuvre nominée pour le prix littéraire du gouverneur général La pendaison d’Angélique du professeur de l’Université de Toronto Afua Cooper ainsi que l’analyse du livre du professeur de l’université de Laval Daniel Gay Les noirs du Québec 1629-1900. Cela avait lieu dans le cadre d’une série d’activités en Ontario soulignant le bicentenaire de la Loi portant sur l’abolition de l’esclavage dans l’empire britannique.

Le but de ces deux œuvres est de rappeler l’histoire méconnue et souvent oubliée du peuple noir en Nouvelle-France. Si on regarde le curriculum scolaire de l’éducation, on ne parle pas de ce peuple qui a vécu sur ses terres depuis bien longtemps déjà. Les livres d’histoire oublient de mentionner ces gens qui ont, par exemple, combattu les envahisseurs américains lors de la bataille de Châteauguay en 1812.

Afua Cooper nous fait découvrir grâce à son livre, au travers de la vie d’Angélique, les rouages de la traite esclavagiste au Nouveau Monde. Son livre est aussi un lien entre le passé et aujourd’hui pour qu’on n’oublie pas.

Afua a déjà fait deux fois le tour du Canada et une tournée en Europe pour présenter son livre. Chaque fois, elle a reçu un vif succès auprès des médias qu’elle explique en disant qu’elle est publiée par une grande maison d’édition et que cela aide. Son livre apporte beaucoup d’informations sur la condition du peuple noir au Canada. Notamment la photo des deux enfants en couverture de son livre les montrent tristes.

Afua nous explique qu’en fait, les parents de ces enfants les avaient bien habillés pour un concours de beauté, mais qu’ils avaient été éliminés car ils étaient «trop grands et trop foncés».

Publicité

Pour conclure, elle nous explique que de nombreuses tentatives ont été faites pour modifier le curriculum, mais cela est resté sur les étagères. Il est encore colonisé et il le restera encore longtemps si personne ne se décide à apporter ces richesses historiques aux livres d’éducation en histoire du Canada. Afua donnait l’exemple de la Jamaïque, son pays d’origine, qui est un pays pauvre mais qui enseigne aux enfants son passé esclavagiste. 

En ce qui concerne le livre de Daniel Guay, malheureusement absent pour des raisons de santé, il retrace la vie du peuple noir de 1624 à 1900. Il lui a fallu plus de 20 ans pour l’écrire et il s’est servi de plus de 100 sources d’informations différentes (notamment des journaux coloniaux anglais et français).

Pourquoi 1624? C’est la date à laquelle on peut retracer la vie d’Oliver Lejeunne, le premier colon noir à s’installer et à vivre en Acadie. Pourquoi 1900? La réponse que donne Daniel Guay est qu’il faut bien arrêter le livre quelque part pour qu’il soit publié et ne soit pas trop gros, mais il dispose de suffisamment d’informations pour continuer et écrire un 2e livre.

Cet événement était organisé par Mérès Weche de Culture Shox Media (toronto-franco.com) en partenariat avec la librairie Champlain où vous pouvez vous procurer ces deux ouvrages: La pendaison d’Angélique par le professeur Afua Cooper aux éditions de l’Homme au prix de 29,95$ et Les noirs du Québec  1624-1900 par le professeur Daniel Guay aux éditions Cahiers des Amériques au prix de 39,95$.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur