Les Zurbains donnent la parole aux ados

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Publié 31/10/2006 par Aurélie Lebelle

«L’adolescence bouillonne de passions, d’idéaux et de liberté.» Les contes contemporains rédigés par des adolescents dans le cadre du projet Les Zurbains en sont la preuve. Drôles ou émouvants, ils dressent le portrait lucide de notre société, perçue à travers le regard de jeunes de 13 à 17 ans. Huit ans après le début de l’aventure, le spectacle annuel a pris de l’ampleur et est joué à Montréal, Québec et Toronto. Cette année, le Théâtre français de Toronto accueillera Les Zurbains 2006 le mercredi 8 novembre.

Lancé en 1998 au théâtre Ubi et Orbi de Montréal et repris par le théâtre Le Clou l’année suivante, le spectacle Les Zurbains est devenu un phénomène annuel, une rencontre entre des plumes en herbe et des auteurs professionnels.

Cette année deux auteurs de Toronto, Catherine Lamoureux de l’école Ste-Famille avec Le sheepman et Alejandro Vernaza d’Étienne-Brûlé avec Étrangère font partie des quatre adolescents sélectionnés. «Le professeur de français de 11e année nous a dit que quelqu’un allait venir nous parler d’un concours d’écriture, explique Catherine Lamoureux. Nous avons tous écrit un conte qui a ensuite été lu devant la classe et nous en avons choisi dix.»

Quelques semaines plus tard, deux élèves de la classe, dont Catherine, étaient sélectionnés pour passer une fin de semaine, pendant les vacances de Noël, avec des auteurs et des comédiens. «Nous avons rencontré des auteurs professionnels qui nous ont aidés à changer nos contes, à souligner les points forts pour qu’ils soient plus propices au théâtre. Ensuite, nos contes ont été interprétés par des comédiens.» Une rencontre bénéfique pour la jeune femme dont le conte a été finalement retenu parmi les 12 en course.

Le sheepman raconte l’histoire d’une jeune femme qui est troublée par la mort de sa sœur et qui vit une période de révolte contre la mort et contre les banlieues aseptisées dans lesquelles elle a été élevée. Un soir, l’adolescente entre par hasard dans une galerie d’art et découvre une toile qui va changer sa vie. Elle part alors à la recherche de son créateur qu’elle croit être le seul à pouvoir initier la rébellion dont sa ville a besoin.

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«J’ai inventé mon histoire pour le concours, précise Catherine Lamoureux, mais je suis déjà allée dans le lieu dont je parle et j’avais vu dans le Globe and Mail la peinture que j’évoque.»

Le conte de Catherine ouvrira le spectacle Les Zurbains 2006 où quatre contes d’adolescents et le conte d’un auteur professionnel seront présentés. En plus des contes des deux auteurs torontois, les spectateurs pourront apprécier Trou noir d’Olivier Choinière, Dave l’énigme de Philippe Angers-Trottier et Le sacrifice du bonheur de Gabrielle Neveu.

D’une quinzaine de minutes chacun, ils offrent des visions réalistes de notre société qu’un seul acteur interprétera sur scène. «Pour chaque conte, il n’y a qu’un seul personnage sur scène, souligne Caroline Tanguay. S’il y a un autre personnage, comme dans le Sheepman où je rencontre la mère de l’artiste, nous jouons avec des ombres chinoises. Il y a aussi des diapositives.»

La comédienne, qui a participé aux ateliers d’écriture en 2001, 2002 et 2003, à sa sortie du Conservatoire d’art dramatique de Québec, participe au spectacle pour la première fois. «L’aventure Les Zurbains est très stimulante car nous avons accès aux réflexions des jeunes qui ne sont pas censurées. On apprend leurs réflexions sur la société et les univers abordés sont très différents.»

Tous s’entendent pour dire que les jeunes vivent une période de grande lucidité qui leur permet d’écrire des textes qui invitent à la réflexion et au divertissement.

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L’échange est donc fructueux et les jeunes en retirent une expérience unique. «Tout le processus des Zurbains m’a plu, du concours à la mise en scène, en passant par la modification du conte, explique Catherine Lamoureux. J’ai eu une très bonne expérience avec le théâtre même si j’aimerais davantage écrire des romans.»

Les Zurbains 2006 au Théâtre français de Toronto, 26 rue Berkeley, le mercredi 8 novembre à 19h. Renseignements au 416-534-6604.

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