Les Zurbains 2005: où en sont les ados?

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Publié 09/02/2006 par Pierre Karch

Qu’est-ce que Les Zurbains qu’on a pu voir dans la salle Upstairs du théâtre de la rue Berkeley, les 2 et 3 novembre? Voici ce qu’on en dit dans le programme du Théâtre français de Toronto.

«Les Zurbains débute par un concours d’écriture lancé à travers les écoles de Montréal, de Québec, de Toronto et de leurs environs […]. Un comité de sélection de gens de théâtre choisit ensuite les douze meilleurs textes de chacune des villes et invite les jeunes auteurs à participer à un stage intensif d’écriture d’une fin de semaine. Avec l’appui d’auteurs professionnels, les adolescents peaufinent la structure et le style de leur conte. À la fin du stage, les comédiens, sous la direction de metteurs en lecture, présentent les contes retravaillés devant parents et amis.»

Il s’agit donc d’un spectacle essentiellement préparé par des adolescents pour des adolescents. Cinq contes. Cinq comédiens qui se partagent les 90 minutes que dure ce spectacle sans entracte.

Le Jojo Savard des craques de trottoir de Sébastien Leblanc, interprété par Renaud Lacelle-Bourbon, est le texte torontois. L’action se situe à Toronto et commence à l’angle des rues Bloor et Yonge. On s’y retrouve donc facilement. Un fissurologue concentre toutes ses études sur les fissures que l’on voit sur les trottoirs. Cela le mène loin. Il y a ses recherches et il y a ses relations avec son professeur peu honnête qui lui vole sa documentation. Tout finit bien ou plutôt mal, puisqu’il y a vengeance, incendie, etc.

Un bocal de Catherine Leblanc, interprété par Marie-Ève Des Roches, a été pour moi un des moments les plus réussis du spectacle. À cause de l’interprète. Quelle admirable comédienne! L’incident est absurde, mais elle lui donne tellement de vérité qu’on ne peut que l’applaudir. Et on sympathise avec cette adolescente qui découvre le choc du plaisir.

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Les emboulies de Myriam Bleau, interprété par Bénédicte Décary, m’a paru le texte le plus difficile à comprendre pour quelqu’un de ma génération (i. e. les plus de soixante ans). Il y est question d’«extase» (drogue) et d’«amour» (sexe), les deux s’opposant. La mise en scène m’a paru très réussie, avec ces boules qui roulaient sur le plateau et qui étaient de fait dans la tête du personnage.

La revanche de l’Agent Double Zéro de Geneviève Valois-Paillard, interprété par Olivier Morin, est la relation d’un cauchemar que nous avons tous fait: se trouver nu dans un endroit public. C’est hilarant, et l’interprète est superbe dans le rôle, cachant autant qu’il le peut ce qu’il ne veut pas montrer au public.

Des cinq textes, je dois avouer que celui qui m’a plu davantage était Le pédalo de Stéphane Hogue, le seul auteur de métier, interprété par Martin Laroche. Le héros a 18 ans. Je ne me reconnais pas en lui, car, à cet âge, j’étais franchement niais. Quelle présence! On ne peut pas s’empêcher de le trouver sympa, même si de fait ce n’est qu’une bête sexuelle. Il est adorable! Il m’a fait rire aux éclats.

Benoît Vermeulen a conçu une mise en scène dynamique, reliant tous les textes. Les comédiens, qui ne quittent jamais le plateau, ont toujours un rôle à jouer que ce soit celui de bruiteur, de caméraman ou de soutien.

Belle initiative. Heureux de voir que le Théâtre français de Toronto y prenne part.

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Mais aussi triste d’apprendre que Marie-Thérèse Chaput quitte la présidence du conseil d’administration du TfT.

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