Les trois idées phares de l’économiste libéral Frédéric Bastiat

Un pionnier du libéralisme

Frédéric Bastiat
Frédéric Bastiat a toujours été farouchement opposé au protectionnisme.
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Publié 09/01/2021 par Charlie Courrent

Peu connu en France mais très lu aux États-Unis et au Royaume-Uni, l’économiste Frédéric Bastiat est un auteur phare de la pensée libérale du 19e siècle. Retour sur ses trois principales idées économiques.

Né en France à Bayonne en 1801, Frédéric Bastiat (1801-1850) est un journaliste, économiste et homme politique français, souvent considéré comme étant l’un des pionniers du libéralisme classique.

C’est à partir de 1844 qu’il commence à se faire connaître en France et à l’international en publiant des articles dans le Journal des économistes. En 1848, deux ans avant sa mort, il devient député des Landes.

Défenseur des idées libérales

C’est sur cette courte période qu’il publie la grande majorité de ses textes de référence. À travers ses travaux, il dénonce les raisonnements économiques erronés (Sophismes économiques, 1845) en les réfutant par une analyse libérale.

Durant toute sa vie, il défendra des idées libérales majeures: le refus du protectionnisme, la critique de l’interventionnisme étatique et la liberté de l’individu consommateur.

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Frédéric Bastiat
Frédéric Bastiat est considéré comme l’un des pionniers du libéralisme. Photo: MOSSOT, CC BY-SA 4.0 , via Wikimedia Commons

1 – Frédéric Bastiat est opposé au protectionnisme…

La conviction la plus importante chez Frédéric Bastiat est sa ferme opposition au protectionnisme. En effet, selon cet auteur français, les barrières commerciales maintiendraient des prix élevés.

Ainsi, cela empêcherait de stimuler l’activité économique et la concurrence et ralentirait la progression du pouvoir d’achat.

Frédéric Bastiat, La pétition des fabricants de chandelles

D’ailleurs, la parabole la plus célèbre de l’oeuvre de Frédéric Bastiat vise le protectionnisme. Il s’agit du texte le plus reconnu de son ouvrage Les Sophismes économiques (1845) : La pétition des fabricants de chandelles.

Frédéric Bastiat parle en leur nom et imagine leur souhait d’être protégé «de la compétition ruineuse d’un rival étranger», leur imposant une «concurrence déloyale en fournissant sa lumière à des prix trop bas». Or ce rival étranger n’est autre que le soleil…

La pétition se termine par cette requête: disposer d’une «loi qui ordonne la fermeture de toutes fenêtres, lucarnes, […] par lesquelles la lumière du soleil a coutume de pénétrer dans les maisons.»

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Frédéric Bastiat montre à travers cette satire l’inutilité des règles protectionnistes. Plus encore, il défend la nécessité d’adopter le libre-échange pour bénéficier d’un effet multiplicateur de richesses.

2 – … et à l’intervention de l’État

Frédéric Bastiat est également un fervent pourfendeur de l’interventionnisme étatique.

Dans son pamphlet L’État (1848), il critique son intervention trop récurrente. Et la qualifie de «grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde». Alors qu’il ferait mieux, selon lui, de se contenter d’être «la force commune instituée pour […] faire régner la justice et la sécurité».

À ce titre, Frédéric Bastiat, économiste libéral, s’est aussi élevé contre la spoliation légale par l’impôt. Il l’a souvent assimilée aux dangers du socialisme. En résumé, la richesse bénéficierait à tous: «Le profit de l’un est le profit de l’autre».

3 – Il défend la liberté de l’individu consommateur

Enfin, Frédéric Bastiat a beaucoup défendu la liberté de l’individu face à toute autorité.

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Dans son ouvrage La Loi (1850), il affirme: «Il y a trop de grands hommes dans le monde; il y a trop de législateurs, organisateurs, instituteurs de sociétés, conducteurs de peuples, pères des nations, etc. Trop de gens se placent au-dessus de l’humanité pour la régenter, trop de gens font métier de s’occuper d’elle.»

Or, selon l’économiste français, la loi devrait surtout «empêcher que le droit de l’un n’usurpe le droit de l’autre.»

Des idées libérales sur le plan social

Au delà du libéralisme de ses thèses économiques, Frédéric Bastiat diffusait aussi des idées très progressistes pour son époque. En effet, il fut un grand défenseur des libertés et des droits individuels.

Pendant toute sa vie, il a combattu la peine de mort et l’esclavage et défendu le droit syndical. Sans toutefois parvenir à faire reconnaître le droit de grève avant sa mort.

Frédéric Bastiat, un économiste du libéralisme inspirant

Bien que ses travaux n’aient pas trouvé un écho considérable en France, Frédéric Bastiat a connu beaucoup de succès aux États-Unis et au Royaume Uni.

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Son oeuvre a d’ailleurs influencé de très grands noms de la pensée économique libérale: Friedrich Hayek s’est appuyé sur certains de ses arguments dans ses controverses avec John Maynard Keynes.

Karl Marx, lui, a souvent cité ses travaux pour en rejeter les thèses.

Ronald Reagan
Les théories économiques libérales de Frédéric Bastiat ont inspiré Ronald Reagan. Photo: Wikimedia Commons

Mais au delà des économistes, Frédéric Bastiat a beaucoup inspiré Margaret Thatcher (Première ministre britannique entre 1979-1990) ainsi que le président américain Ronald Reagan (1981-1989). Ces derniers partageaient le point de vue de l’économiste français au sujet des politiques de désengagement de l’État de l’économie.

Margaret Thatcher n’a d’ailleurs jamais hésité à affirmer son adhésion aux idées de Frédéric Bastiat. «Bastiat nous a rappelé que le sens du pouvoir va des individus vers le haut, et non de l’État vers le bas. C’est un message de tous les temps.»

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