Si un de vos souvenirs est partagé à travers un groupe, il a davantage de chances de s’enraciner profondément dans votre cerveau. Et ce, même s’il s’agit d’un faux souvenir. Or, à l’heure de Facebook, ce phénomène est en train de prendre une nouvelle importance.
Que la mémoire soit faillible, c’est un fait connu. Que nos souvenirs d’un événement puissent être altérés par le récit que nos amis ou notre famille en ont fait est pris pour acquis en psychologie cognitive: nos souvenirs sont plus «malléables» que nous ne voulons l’admettre, tout dépendant des groupes dont nous faisons partie ou des gens avec qui nous partageons des souvenirs.
Or, comment cette réalité se transpose-t-elle sur les réseaux sociaux?
«Les souvenirs sont partagés à travers les groupes de façon différente sur Facebook et Instagram, obscurcissant la ligne entre souvenirs individuels et collectifs», s’inquiète dans un reportage de la revue Nature le psychologue Daniel Schacter, de l’Université Harvard.
Quand notre groupe social a toujours raison
Si leurs inquiétudes s’avèrent fondées, il faut y voir du travail en perspective pour ceux qui luttent contre la désinformation: parce qu’en plus de devoir tenir compte du biais de confirmation — cette tendance à n’écouter que les opinions qui confirment notre opinion — il faut aussi essayer de comprendre comment telle fausse nouvelle s’est rendue jusqu’à telle personne.