«La peur est un sentiment que les hommes aiment éprouver quand ils sont certains d’être en sécurité.» Ces quelques mots d’Edgar Allan Poe illustrent parfaitement les photos de Sébastien Cliche, empruntent de menace et de mystère. Artiste et écrivain québécois, le photographe cherche à donner à toutes ses œuvres une dimension narrative. Faire naître l’imagination et la crainte à la vue d’une image, tel est l’objectif de l’exposition Refuges de Sébastien Cliche.
«Je cherche à donner aux images un aspect narratif, explique l’artiste. Je veux impliquer le spectateur dans les images en le poussant à imaginer des choses.»
Les quelques photographies qui tapissent les murs de la galerie LandymoreKeith de la rue Dundas ouest dégagent toutes une pointe de menace. Les titres des œuvres laissent songeur un spectateur mal à l’aise et qui interprète chaque image selon son potentiel narratif.
De Dans la solitude il n’y a pas de trahison à L’intimité est un leurre qui nous permet de profiter de la générosité des autres, chaque photographie suggère une scène de catastrophe, de mystère ou de menace.
«J’aime quand il y a un côté menaçant mais aussi intriguant dans une image», explique Sébastien Cliche avant d’ajouter: «À mi-chemin entre l’approche documentaire et une facture fantastique, les tableaux photographiques placent le spectateur dans l’ambiguïté de situations non-résolues.»