Depuis lundi, les trois Nobel de science — médecine, chimie et physique — ont récompensé le travail accompli par une poignée de sommités.
Toutefois, les Nobel ont beau être les prix scientifiques les plus prestigieux aux yeux du public, ils n’en sont pas moins régulièrement qualifiés d’anachroniques, d’inadaptés à la façon de faire la science, et de sexistes. Ces critiques sont-elles justifiées?
Une vision passéiste de la science
Jusqu’au début du XXe siècle, il était possible à une grande découverte d’être le fruit d’un seul scientifique travaillant en solitaire. Aujourd’hui, un article scientifique risque plutôt d’être cosigné par plusieurs dizaines de personnes, voire des milliers, comme celui sur la découverte du boson de Higgs, qui, en 2015, comportait 5 154 signatures.
Pourtant, la règle d’or des Nobel de science est restée la même depuis 1901: chaque prix ne peut être attribué qu’à un maximum de trois personnes.
«C’est hautement artificiel et complètement en désaccord avec la façon dont la science se fait aujourd’hui», écrivait en 2013 le physicien américain Sean Carroll, auteur d’un livre sur le boson de Higgs.