Depuis 2000, les Services historiques Six-Associés offrent des visites guidées de Québec, chacune sous une thématique particulière. Il est tour à tour question de crimes et châtiments, de luxure et ivrognerie, de trésors et superstitions.
À défaut de vous rendre sur place pour ces visites, il est parfois possible de lire le guide que publient les Éditions du Septentrion. Je vous ai parlé de crimes et châtiments ainsi que de luxure et ivrognerie en août 2013. Cette semaine, place aux Docteurs, guérisseurs et fossoyeurs: la médecine à Québec du XVIIe au XIXe siècle.
Le circuit de visite comprend dix stations, le livre renferme une centaine de pages. On y apprend que le premier hôpital, l’Hôtel-Dieu de Québec, remonte à 1639 et qu’il est dirigé par des religieuses, les Augustines. À cette époque, «l’Église catholique considère la maladie comme un avertissement ou un châtiment de Dieu. Pour obtenir la guérison, le chrétien doit d’abord soigner son âme…»
Les apothicaires sont les ancêtres des pharmaciens. Leurs remèdes sont essentiellement préparés à partir de plantes médicinales: fleurs, feuilles, résines, racines, écorces, fruits et graines. On y ajoute des ingrédients d’origine animale comme le lait, le beurre et les œufs. Mais aussi «du fumier de cheval ou des yeux d’écrevisses»!
À la fin du XVIIe siècle, l’Hôtel-Dieu est voué au malade alors que l’Hôpital général s’occupe des pauvres, des marginaux et des «fous». Comme on confond aisément folie et criminalité, les gens à l’esprit trouble sont enfermés avec les voleurs. Pour les cas graves comme la schizophrénie, l’Église recommande alors l’exorcisme comme méthode de guérison.
Lorsqu’un patient est en état de crise grave, on a recours à la contention: on entrave les membres du patient «afin de l’immobiliser complètement, ou encore on isole le fou dans une cage de fer pour contrôler ses mouvements lors de crises plus aiguës».