Savourer son verre de Pinot Grigio sur le balcon tandis que les enfants sont partis chez le dépanneur du quartier se chercher un «freezee»; siroter son café chaud en parlant de tout et de rien avec son conjoint pendant que les enfants font le tour du bloc pour aller louer un vidéo; terminer paresseusement son roman alors que les enfants s’amusent dans le parc avoisinant; sortir au ciné avec une copine en laissant le plus grand en charge des plus jeunes et du souper (inviter ladite copine à prendre une bouchée avec l’argent normalement prévu pour la gardienne). Ces scénarios vous font frissonner d’horreur? D’envie? J’ai ce qu’il faut pour vous: Free-Range Kids, How to Raise Safe, Self-Reliant Children (Without Going Nuts with Worry) de Lenore Skenazy.
L’été approche à grands pas. Sans les contraintes et horaires de l’école, il y a de bonnes chances pour que ce soit un peu moins stressé à la maison. C’est le temps idéal pour essayer quelque chose de nouveau comme… couper le cordon ombilical.
La vraie mère indigne
La journaliste Lenore Skenazy a été déclarée la «pire mère en Amérique du Nord» suite à une chronique écrite pour le New York Sun (publiée le 1er avril 2008, donc bien des lecteurs ont dû croire à un poisson d’avril!). Elle y racontait comment elle avait laissé son fils de 9 ans revenir par lui-même (un privilège qu’il revendiquait depuis longtemps) du magasin Bloomingdale’s jusqu’à la maison. Elle habite Manhattan. Il lui fallait prendre un métro et un bus. Ça se déroulait un dimanche après-midi. Fiston était armé d’un plan du métro, d’une MetroCard, 20$ et plusieurs 25¢ (il n’avait pas de cellulaire). Il est arrivé à destination sans encombre, heureux comme un roi et fier comme un coq.
Dans sa chronique suivante parue le 8 avril 2008, on lit son étonnement face à toute l’attention médiatique et l’inondation de courriels de partout de parents outrés ou ravis. Elle avait touché un nerf ultra sensible de notre société et a décidé de consacrer une énergie toute journalistique pour comprendre la source de la névralgie. Ça a donné son blogue Free Range Kids, puis en 2009, son livre du même nom.
On n’est jamais trop prudent!
L’auteure relève le fait que l’expression «You can’t be too safe» est devenue le mantra des temps modernes. Par curiosité, j’ai cherché «On n’est jamais trop prudent» sur Google. Résultat: 778,000 pages affichaient cette expression. (En comparaison, «On n’est jamais trop riche» n’apparaissait que sur 396,000 pages.) En anglais, 1,470,000 pages affichaient l’expression «You can’t be too safe» alors que «You can’t be too rich» n’apparaissait que sur 64 700 pages.