350 poutines par jour. C’est en moyenne ce que vend Erwan Caradec, chef de La Maison de la Poutine à Paris. Situé en plein coeur de la capitale française, dans le deuxième arrondissement, et tenu par trois associés dont Erwan, ce tout nouveau restaurant, essentiellement consacré au plat québécois a gagné la faveur des parisiens. Rencontre avec celui qui a fait traverser l’Atlantique à la poutine.
Une autre «culture de la bouffe»
«Au Québec, j’ai appris la vie», confie le Erwan Caradec à L’Express. Parti «en clandestin» pour Montréal il y a maintenant 17 ans, le jeune chef, passé par le Ritz en France, se retrouve à travailler en tant qu’extra dans des restaurants français de la métropole québécoise, comme Chez la mère Michel, rue Guy, aujourd’hui fermé.
«Je dépannais de temps en temps en cuisine, et j’ai fait mes preuves en tant que chef là bas, je me suis fait des contacts, et c’est comme ça que j’ai fait partie de l’équipe d’ouverture du Leméac, rue Laurier.» Grâce à cette expérience, il parvient à obtenir des papiers afin de rester au Québec – légalement cette fois.
«Là-bas, j’ai dû totalement repenser ma façon de travailler, mettre de côté mon aspect français», explique-t-il. Pour Erwan, la philosophie canadienne, c’est une «philosophie du monde». Ouverture d’esprit, mélange des cultures, il reconnaît avoir appris son métier en France de façon «fermée». Il a découvert à Montréal une autre «culture de la bouffe».
Voilà maintenant un peu plus de 10 ans que Erwan est rentré en France, pour des raisons personnelles. Mais il l’assure, ces quatre années passées au Québec l’ont changé professionnellement et personnellement.