Les nouveautés du Moyen Âge

Quoi de neuf au Moyen Âge ?, Éditions La Martinière, 2016, relié, 25 x 19 x 2 cm, très nombreuses illustrations souvent en couleur et parfois en pleine page, 192 p.
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Publié 28/03/2017 par Gabriel Racle

Il peut sembler paradoxal d’associer nouveautés et Moyen Âge. Loin de nous dans l’espace et dans le temps, cette période européenne qui marque la fin de l’Antiquité et s’étend du du Ve siècle au XVe siècle peut nous laisser une image grisonnante, marquée occasionnellement par des famines, la peste noire et les guerres. Et c’est peut-être une image de ce genre qui reste attachée dans no souvenirs lorsque le Moyen Âge est cité dans l’une ou l’autre de chroniques de ce journal.

En un sens c’est assez normal, car ce sont les faits sociaux marquants qui laissent le plus de traces mémorielles. Mais le Moyen Âge a autre chose à nous offrir pour mettre à jour nos connaissances. Et la Cité des sciences et de l’industrie de Paris nous y convie avec une exposition en cours jusqu’au 6 août 2017 et un ouvrage au titre retentissant: Quoi de neuf au Moyen Âge?

Pluralité

Quoi de neuf au Moyen Âge? se présente comme le catalogue de l’exposition. C’est donc un répertoire extrêmement intéressant de toutes les nouveautés présentées à cette occasion. Et l’éditeur de cet ouvrage en précise le but dans la présentation qu’il en fait et les raisons d’être et l’intérêt de l’exposition.

Le livre est divisé en chapitres dont une dizaine, toujours bien illustrés, ouvrent de perspectives sur la vie quotidienne dans les campagnes, l’urbanisation progressive, la construction, la circulation, les héritages, les industries, les savoirs scientifiques, la vie et la mort, pour citer quelques exemples.

Ainsi, abondamment illustré, l’ouvrage met en lumière les inventions et les innovations qui ont jalonné le Moyen Âge, dans différents domaines, loi, architecture, techniques, médecine, cartographie, navigation maritime. Autant d’éléments qui révèlent la pluralité du Moyen Âge, loin de l’obscurantisme dans lequel on le voit ou le croit sclérosé.

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Et fort justement, les dernières pages du livre (185 et suivantes), sous le titre «Le Moyen Âge et nous», donnent la parole à une quinzaine de contemporains de divers milieux ou formations professionnelles qui font état de leur perception du Moyen Âge.

Inventions

Châteaux assiégés, chevaliers secourant des princesses en détresse, épidémies de peste: les images convenues sur le Moyen Âge sont nombreuses et les lieux communs ont la vie dure. Or de nombreuses découvertes faites ces dernières années par les archéologues offrent un Moyen Âge plus complexe et plus passionnant qu’on ne croyait. Quoi de neuf au Moyen Âge? brosse un portrait novateur de cette époque qui couvre plus de 1 000 ans.

Et l’on apprend ainsi, en suivant le déroulement de l’exposition ou celui du livre d’accompagnement, que lunettes et boussoles ont été inventées au Moyen Âge, ou que nous lui devons l’industrie, les banlieues, ou encore l’aménagement du territoire. Et sans doute il y aura encore beaucoup à découvrir sur cette ère médiévale qui a joué un rôle plus important qu’on ne le pensait sur la civilisation occidentale, dont nous sommes aussi bénéficiaires, qui recèle encore bien des trésors cachés.

La section de l’exposition consacrée à la campagne au quotidien et ce chapitre du livre «Les campagnes, des lieux dynamiques et privilégiés» (p. 46 et suivantes) nous donnent un exemple de cette vue nouvelle. Quel était le quotidien des habitants de la campagne? Comment se logeaient-ils, s’habillaient-ils? De quoi se nourrissaient-ils? Comment géraient-ils l’hygiène, la santé, la prise en charge des malades et des morts? Quels étaient leurs métiers, leurs divertissements?

Les réponses à ces questions que l’on trouvera sur place ou dans l’ouvrage montrent que loin d’avoir été une période d’obscurantisme, le Moyen Âge était inventif et dynamique. Bien des inventions et innovations médiévales ont amélioré la vie de tous les jours: la brouette, le compas, le fer à cheval cloué, les lunettes de vue, le rouet, le sablier en sont des illustrations.

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Industrie

L’exposition comme le livre abordent d’autres secteurs de la vie au Moyen Âge pour en faire connaître les aspects novateurs. Des hommes, des paysages et des ressources traitent, entre autres, du développement de l’industrie, notamment avec l’augmentation du nombre de moulins et de leurs performances, ou encore l’apparition des hauts-fourneaux.

Les villes du Moyen Âge posent une question d’actualité. Qui aurait cru que les banlieues étaient un héritage du Moyen Âge? C’est, en effet, entre le XIIe et le XVIe siècle que naissent et se développent des réseaux de petites et moyennes agglomérations.

Tout au long des 1 000 ans qui composent l’époque médiévale, les villes et leur organisation ont évolué. Le commerce et l’économie prennent une place de plus en plus prépondérante. L’Église y est omniprésente, mais des hôtels de ville, des beffrois ou encore des universités apparaissent, conférant à la ville le visage qu’on lui connaît aujourd’hui.

Et d’autres domaines sont abordés qui donnent à cette exposition et à l’ouvrage d’art et d’histoire qui l’accompagne un intérêt indiscutable.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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