Les Noirs très surreprésentés dans les interactions avec la police

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Publié 10/08/2020 par l-express.ca

Les Noirs comptent pour près de 9% de la population torontoise, mais dans les statistiques d’interactions avec la police, ils sont trois à cinq fois plus nombreux.

La Commission des droits de la personne de l’Ontario vient de déposer un double rapport sur le racisme contre les Noirs dans les pratiques de la police de Toronto de 2013 à 2017: un volet sur les arrestations et les accusations, l’autre sur le recours à la force.

On y lit que les Noirs (les hommes surtout) ont fait l’objet de 32% de toutes les accusations, de 25% des morts ou blessures graves aux mains de la police, et de 39% des échauffourées moins graves mais tout de même musclées.

La majorité des cas impliquant des chiens

Dans le détail, les personnes noires représentaient:

  • 32,2% des cas impliquant l’utilisation d’armes à feu par la police;
  • 36% des cas impliquant l’utilisation de gaz poivré par la police;
  • 36,7% des cas impliquant l’usage de coups par la police;
  • 41,1% des cas impliquant le placage au sol ou d’autres mesures de contrainte par la police;
  • 45,5% des cas impliquant l’utilisation de pistolets Taser par la police;
  • 57,1% des cas impliquant des chiens policiers.

La commissaire Ena Chadha estime qu’un Noir «court autant le risque d’être visé par balle par un policier à Toronto que dans une ville américaine de la même taille».

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Moins de condamnations

Les Noirs font meilleure figure que les Blancs dans une seule colonne: celle des accusations qui résultent en condamnations (20%).

Mais c’est un indice que la discrimination originelle était injustifiée, selon l’enquête du criminologue Scot Wortley, puisque, dans 80% des cas, on finit par dire que ça ne méritait pas d’arrestation et d’accusation!

Les Noirs représentaient aussi 34% des gens accusés d’infractions au Code de la route après avoir été stoppés par la police (genre: permis de conduire ou assurances invalides), donc lorsqu’on connaît la couleur du conducteur.

La possession de cannabis a été légalisée en 2017, mais jusque là, 38% des personnes accusées de ce délit étaient noires. Les Noirs consomment-ils beaucoup plus de cannabis que les autres? Non.

Pas de surprise

Personne ne s’est dit étonné de ces constatations.

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Jim Ramer, chef intérimaire de la police de Toronto depuis le départ à la retraite de Mark Saunders à la fin juillet, s’est engagé à «mieux combattre le racisme systémique grâce à une approche basée sur les droits de la personne».

Déjà, ces dernières années, fait-il valoir, les policiers sont mieux formés à ces problématiques.

La Commission formule peu de recommandations précises, puisque c’est dans un rapport final, attendu à la fin de l’année, qu’on inclura «les résultats des entrevues menées auprès des membres de la communauté et de la police, une analyse des procédures policières, un examen des mesures et des pratiques de responsabilisation», et bien sûr «une série de recommandations adressées aux intervenants du milieu policier pour lutter contre la discrimination raciale».

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