Lorsqu’on leur demande de dire ce qui les fascine dans l’écriture de l’écrivain Pierre Léon, Daniel Soha auteur et linguiste français et Marie-Noëlle Maillard traductrice française ne tarissent pas d’éloges celui qui donna son nom il y a près de dix ans à la Galerie de l’Alliance française. Pour le premier, «l’écriture de Pierre Léon est un parfait mélange entre deux extrêmes, une liberté d’esprit totale et une tradition littéraire.»
Pour la seconde, «c’est le style enjoué, alerte avec un clin d’œil à chaque tournant de sentier» qui caractérise l’écriture de l’auteur.
Il fallait en effet être présent à l’Alliance française de Toronto mercredi soir dernier pour découvrir ou redécouvrir cette écriture si pure et poétique. Ce sont Mr Soha et Mme Maillard, deux fidèles amis de l’auteur, qui firent la lecture de certains passages de deux ouvrages de l’écrivain (Le Mariage politiquement correct du Petit Chaperon rouge ; L’Odeur du Pain chaud). Un public sans cesse à l’écoute, constamment le sourire jusqu’aux oreilles et un Pierre Léon lui-même médusé ; bref une soirée réussie.
Pierre Léon et «son esprit révolutionnaire»
Après un hommage émouvant rendu à Claude Tatilon, pionnier de l’Alliance française, disparu il y a deux semaines, Daniel Soha commença les lectures par celle d’un des contes du Mariage politiquement correct du Petit Chaperon rouge. Pierre Léon se moque ici avec sarcasme et délectation de l’évolution de la langue française vers une forme de politesse ridicule, de respect extrême et risible.
Au sujet de cette œuvre, il nous confie d’ailleurs: «Dans cette série de contes pastichés, le politiquement correct étant apparu, j’ai repris le manuscrit des contes de Perrault et l’ai récrit d’une plume ludique et ironique.»