Les Monologues du vagin: un féminisme toujours d’actualité

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Publié 15/03/2016 par Harriet Vince

Comment mieux illustrer la Journée internationale de la femme que de faire jouer Les Monologues du Vagin, la pièce de théâtre d’Ève Ensler (1996) considérée comme un pilier du féminisme?

C’est le rôle que s’est donné depuis maintenant trois ans le producteur franco-torontois Patrick Romango. C’est donc au nom des femmes que cette fameuse pièce a été présentée au Array Music Studio les mardi 8 et mercredi 9 mars derniers.

«On cherchait quelque chose à Toronto pour marquer la Journée de la femme. Je me suis rendu compte qu’il n’y avait vraiment rien qui se passait pour les francophones le 8 mars à Toronto», indique Patrick Romango. «Donc, je me suis dit que l’on allait présenter Les Monologues du Vagin, car cela n’a jamais été fait en français à Toronto. On a mis de sur-titres en anglais pour que les anglophones puissent venir.»

Les Monologues du Vagin nous entrainent dans un univers purement féminin de réflexions et d’histoires de femmes qui racontent leurs expériences et leurs perceptions.

Différente de l’année passée, la mise en scène de cette année a été faite par une femme. «Faire la mise en scène, ça change de ne pas simplement jouer dedans. J’ai essayé de faire quelque chose de plus féminin, plus de femmes ensembles sur scène plutôt que juste une série de monologues individuels», nous a livré la responsable Nessya Dayan.

«Je connaissais la pièce, je l’avais lue. C’est la troisième année que je joue dedans. C’est la première année que je fais la mise en scène. Pour moi, c’est important car, même si la pièce a vingt ans, elle a encore beaucoup d’importance aujourd’hui, car il y a toujours plus de progrès à faire. Ça n’a pas changé beaucoup depuis.»

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Oasis Centre des femmes, en partenariat avec la pièce, a reçu 50% des recettes pour les deux représentations. «Si on est là ce soir, ce n’est pas juste pour rire, mais c’est aussi pour réfléchir. Ces Monologues représentent le travail d’éducation que l’on fait pour réduire les agressions sexuelles et dire non aux agressions sexuelles faites aux femmes», a rappelé la directrice générale Dada Gasirabo.

Pour Ewa Placzynska, une des actrices, «c’est bien de montrer aux femmes et aux hommes que parler du vagin devrait être normal. Toutes ces choses qui sont liées au vagin et aux femmes dont on ne parle pas, on ne pense pas que c’est quelque chose d’exceptionnel… et pourtant c’est quelque chose d’exceptionnel.»

«J’espère que les gens n’ont pas eu peur de venir, car on n’est pas là pour faire peur, mais pour expliquer, on est tous là pour comprendre et pour apprendre. Il ne faut pas seulement réduire cela à une forme de féminisme, comme quelques personnes font malheureusement», ajoute-t-elle.

Patrick Romango s’est dit très satisfait du succès de la pièce. «Ce soir on a eu une salle comble et demain on est déjà complet. C’est incroyable de voir que trois ans après, le sujet est toujours d’actualité.»

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