Chattes, minou, touffe, cramouille, madame, kiki, zigounette… On donne toute sorte de noms à cet abîme féminin. Pourquoi? Peut-être parce que le mot «vagin» est beaucoup trop clinique et médical.
Vagin: nom masculin effrayant, une maladie incurable, un robot ménager… autant dire rien de bien sexy! Alors voilà pourquoi on lui donne des petits noms ridicules. Parce qu’au final on a peur du mot «vagin». Vagin. Vagin. Vagin.
Après avoir répété le «vagin» six fois (sept maintenant) depuis le début de cet article et nommé le sexe féminin de huit différentes manières, vous êtes prêts à entrer dans les méandres de la vie féminine sous toutes ses formes.
Il y a un but à toutes ces élucubrations: Les Monologues du Vagin, pièce présentée par Scuderia Productions et Oasis Centre des femmes vendredi et samedi dernier au studio du Théâtre français de Toronto.
Au féminin
Claire Coriat, comédienne française née en Espagne et habitant présentement à Toronto, a décidé de jouer à l’occasion de la Journée internationale de la femme ce chef-d’œuvre écrit en 1996 par Ève Enstler. Il ne restait pas un siège de libre dans la salle. Une majorité de femmes et quelques hommes courageux étaient présents.
Dans cette interprétation très féminine d’une œuvre qui fût un véritable manifeste féministe, elles étaient six sur scène: Alina Christensen, Sabine Mondestin, Nessya Dayan, Claire Coriat, Francine Grainger, et Line Boily. Toutes plus incroyables les unes que les autres, elles ont communiqué avec beaucoup d’émotions les transports féminins.