Le ciel est d’un bleu limpide. Le village des Milles, situé entre Marseille et Aix est calme. Trop peut-être en ce jour. Devant cette ancienne tuilerie, le terrain vague regorge de voitures.
Les badauds ne se bousculent pourtant pas. Ils marchent silencieusement, en file, jusqu’à l’entrée. L’entrée d’un très beau bâtiment, ex-fabrique de tuiles.
De là où je me trouve, tout au bout du parking, la vue est saisissante. Presque apaisante. Mais c’est sans compter la présence dans mon dos d’un vieux wagon rouillé qui porte sur ses flans l’étoile de David et la marque de mesures.
La fabrique de tuiles des Milles a servi de camp d’internement et de déportation durant la Seconde Guerre mondiale. Une blessure qui reste ouverte et dont on n’aime pas trop parler ici.
Le camp
Pendant près de deux heures, je marche dans les locaux qui ont, entre 1939 et 1942, enfermé près de 10 000 personnes de 38 nationalités. Les lieux sont sombres et humides faiblement éclairés. À l’époque la lumière fragile passant par les vasistas suffisait à peine pour voir où on mettait les pieds.