Jeudi 24 mai, Ben M. Kalambayi, cinéaste et producteur franco-ontarien d’origine congolaise, immigrant au Canada depuis 10 ans, présentait au public torontois Les larmes du Cœur, son troisième film.
C’est l’histoire très audacieuse et au scénario renversé d’un couple africain, dont la femme est infertile. Ils décide alors de remplir leur vœu d’être parents en adoptant une petite fille de race blanche, nommée Chloé. En arrière-fond, c’est le choc des cultures qui est raconté.
Ben Kalambayi est le fondateur de l’association Cinéma Masques d’Afrique. Son œuvre en tant que cinéaste a démarré en 2003, lorsque le producteur-réalisateur habitait encore à Gatineau, au Québec: «J’ai créé Cinéma Masques d’Afrique pour combler le besoin dans notre communauté. J’ai senti qu’il y avait un vide, il n’y avait pas de film pour nos gens.»
Cinéma Masques d’Afrique a une connotation bien au-delà de la simple référence à l’art typique africain: «Masques d’Afrique, se sont les réalités cachées que les gens ne connaissent pas de nous, de nos us et coutumes parce qu’ils n’ont pas cette connaissance et donc interprètent et comprennent mal. C’est une manière de donner la chance aux autres cultures de connaître les cultures africaines.»
Pour parler de la différence d’être africain et francophone immigrant à Toronto, Ben Kalambayi a choisi comme mode d’expression le cinéma. Un choix qui peut étonner mais qui s’explique de manière très rationnelle par le cinéaste: «Dans mes enquêtes préliminaires, j’ai constaté que les africains prisent la cassette vidéo et le DVD. Beaucoup n’accordent que peu de temps à la lecture et quand ils rentrent le soir, ils regardent la télé. C’est donc un bon moyen d’entrer en contact avec la communauté africaine.»