Même si la malbouffe connaît une grande popularité auprès des Autochtones, elle ne compose pas l’essentiel de leurs menus. Baies saisonnières, viande de phoque ou de caribou: les Inuits s’alimentent encore en grande partie de manière traditionnelle.
C’est pourquoi les traités territoriaux devraient prendre en compte la sécurité alimentaire de ces populations. «Ce n’est souvent pas le cas. Les accords et les traités peuvent même nuire à ce droit fondamental de s’alimenter», avance Sophie Thériault, professeure de droit à l’Université d’Ottawa.
Dans sa récente thèse de doctorat, La terre nourricière des Inuits: le défi de la sécurité alimentaire au Nunavik et en Alaska, la chercheuse analyse l’accessibilité réelle des produits de chasse, de piégeage et de pêche sur les territoires traditionnels.
Sécurité alimentaire
En matière de sécurité alimentaire, la juriste constate que les accords passés avec les Inuits du Nunavik – une région de plus de 500 000 km2 au nord du 55e parallèle québécois — seraient toutefois plus conformes pour assurer cette sécurité alimentaire que ceux de l’Alaska.
«Les accords passés entre les Inuits de l’Alaska et les États-Unis sont pires, car ils sont fondés sur le marché. Les Inuits y possèdent des droits équivalents aux autres utilisateurs blancs de cette région ce qui joue en leur défaveur, car ils doivent partager les territoires de chasse.»