Les îles de Paul Comarmond

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Publié 02/08/2011 par Annik Chalifour

Paul Comarmond, artiste franco-torontois d’origine mauricienne, a proposé l’exposition Insularitudes, une série de ses aquarelles illustrant le monde insulaire, à la Rotunda, carré David Percaut, du 25 juillet au 1er août, dans le cadre de Festival Kompa Zouk Ontario 2011. Les oeuvres de Comarmond ont fait découvrir un site souvent ignoré du patrimoine mondial: les îles. Insularitudes, fruit d’un concept lancé par l’artiste aquarelliste il y a deux ans, se veut le reflet de son périple allant de l’Océan Indien à Terre Neuve, jusqu’au Labrador. Une vingtaine d’aquarelles pour voyager et tâter le pouls de ces régions, tantôt tropicales, tantôt glacées, mais toujours intenses.

Insularitudes fait partie du questionnement identitaire de l’artiste mauricien dont les ancêtres sont venus de diverses régions «cabotant d’île en île», explique Paul Comarmond.

«Insularitudes réplique ce que cela veut dire d’être un insulaire; il intègre le mot négritude, qui définit un état. Je l’ai adopté pour le domaine artistique.»

Au départ insularitudes réfère au terme islandness issu de travaux sur la culture et la construction de l’insularité menés par l’Institute of Island Studies à l’Université de l’île du Prince-Édouard, à l’époque de la construction du pont reliant l’île du Prince-Édouard au continent il y a plus de dix ans.

Amoureux des îles du monde, Paul Comarmond a choisi de dédier ses oeuvres à la vie insulaire en choisissant l’aquarelle comme médium de prédilection.

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Ses dessins, aux couleurs zénith et marines, témoignent de son attachement envers les insulaires et leur façon unique de vivre en harmonie avec l’eau. L’artiste décrit l’aquarelle comme «un moyen de transposer les émotions qui transpirent des îles.»

«Près d’une personne sur dix sur la planète habite une île soit près de 600 millions d’individus. Peuplées au fil des siècles par des migrations maritimes et la réalité des exigences du moment, ces îles et ces archipels forment aujourd’hui près d’un quart des états souverains du monde.»

«Un sixième de l’espace habitable et leurs zones économiques est composé d’îles. Elles sont les points chauds de la biodiversité, mais aussi de tensions politiques; elles offrent des sociétés et des espaces distincts dans un monde de plus en plus homogène et sans géographie particulière.»

Les oeuvres exposées étaient titrées en anglais, français et créole mauricien. L’artiste a rappelé que 127 langues créoles existent dans le monde et que le créole est parlé dans 15 pays francophones: «une langue métissée par le colonialisme.»

Passionné des îles, mais aussi de la culture créole, Comarmond définit «la créolité telle une réponse à tout ce que je ne peux pas répondre…»

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Paul Comarmond vit en Ontario depuis 1974. À l’occasion d’un séjour prolongé au bord du lac Huron (1990-1996), l’artiste renoue avec l’insulaire en lui. Ses oeuvres, sous le thème Insularitudes, parlent d’îles, avec un accent sur celles qui ont influencé son parcours de vie.

Depuis son île natale dans l’océan Indien, en passant par Terre-Neuve où il a opéré un Bed & Breakfast en 2007 incluant des ateliers d’aquarelle, ponctués de séjours au Labrador.

www.yessy.com/pcomarmond

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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