Connaissez-vous le concept d’autodomestication? Ça dit que nous, humains, nous nous serions domestiqués, de la même façon que nous avons domestiqué les chiens. Et ça expliquerait bien des choses, à commencer par la forme de notre crâne.
L’hypothèse a son origine dans une expérience scientifique qui se poursuit depuis 1959: dans une ferme de Sibérie, de génération en génération, des renards sauvages élevés en captivité ont été séparés en deux groupes. Les plus «coopératifs» avec les humains ont été sélectionnés et encouragés à s’accoupler entre eux.
Crânes plus petits
Et ce qui a progressivement distingué cette lignée de l’autre, ce n’est pas juste le comportement plus amical des descendants des premiers renards: c’est leur apparence physique. Des taches blanches dans leur fourrure, des oreilles souples, des dents plus petites et, chez les mâles, des crânes plus petits, comparables à ceux des femelles.
Des différences qui, étrangement, se retrouvent aussi chez d’autres espèces domestiquées: les experts appellent ça le «syndrome de domestication».
Or, nous avons nous aussi des crânes plus petits que ceux de nos cousins Néandertaliens. Coïncidence? S’il s’avérait que nous portions nous aussi les gènes du syndrome de la domestication, il s’agirait d’une auto-domestication, explique Cedric Boeckx, de l’Institut catalan de recherche et d’études avancées, à Barcelone.
Avantageux de coopérer
Il y a 100 000 ans, il serait devenu plus «avantageux» pour l’Homo sapiens, d’un point de vue évolutif, de limiter son agressivité et son impulsivité, ce qui aurait facilité la coopération au sein de groupes de plus en plus grands.